De : Lynne Ramsay
Avec : Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller
Genre : Drame, Thriller
Durée : 110 mn
Pays : Angleterre
Selection : Compétition
Synopsis : Eva a mis sa vie professionnelle et ses ambitions personnelles entre parenthèses pour donner naissance à Kevin. La communication entre mère et fils s’avère d’emblée très compliquée. A l’aube de ses 16 ans, il commet l’irréparable. Eva s’interroge alors sur sa responsabilité. En se remémorant les étapes de sa vie avant et avec Kevin, elle tente de comprendre ce qu’elle aurait pu ou peut-être dû faire.
Les Notes
Sébastien | |
Olivier | |
Nicolas | |
Jérôme |
La critique de Nicolas
Voici une entrée en matière très délicate dans ce 64ème festival : un film difficile à appréhender, un sujet dérangeant et des interprétations différentes. Néanmoins, le fond reste le même : Eva, en pleine réussite professionnelle, donne naissance à un fils qu'elle n'arrive pas à gérer et qui commet, un jour,
l'irréparable.
La forme est très intéressante. La réalisatrice utilise tout un jeu d'artifices au service de son sujet avec plus ou moins de subtilité. Seb taxait ce film d'"organique" et je le rejoins forcément. Effectivement, la symbolique du sang (le rouge de la culpabilité) est utilisé à outrance,
les bruits environnants sont amplifiés (cris de bébé, arrosage automatique, ...) et les prises de vue alternent allègrement les effets de flous, nets, flous, nets, reflous... Tant de symboles pourraient occuper une classe de ciné pendant une bonne année !
Niveau interprétation, chacun se fera la sienne et surtout tranchera par rapport à la responsabilité de la mère : le ver était-il déjà dans le fruit ? Dans tous les cas, il demeure que ce film dérange et passionne. Je ne pourrai pas le conseiller tant son sujet est particulier mais il est de plus en plus rare d'être désarçonné par un film qu'il mérite d'être vu.
La critique de Jérôme
Rouge comme l'enfer. Drame psychologique puissant et complexe. Lent et douloureux mais mis en scène avec humanité et sans jugement. Lynn Ramsay signe ici sa troisième réalisation et ne laisse personne indifférent avec cette tragédie bien orchestrée en 5 actes, éprouvante pour le spectateur tellement la fatalité semble avoir pris le contrôle des protagonistes. La culpabilité est omniprésente mais hélas trop appuyée par de lourds symboles. Mais les questions demeurent : Eva a-t-elle enfanté d'un Monstre ? Est-elle responsable de l'état psychologique de son fils Kevin ?
L'image de la famille, le manque de communication, le père absent, la manipulation machiavélique, l'incapacité à témoigner de son ressenti et d'éviter l'impensable…tellement de sujets sont ici abordés ! On en ressort troublé et terriblement malmené et le film a fait et fait encore parler toute l'équipe de Cannes en Live ! Tilda Swinton est incroyable dans le rôle de cette mère prisonnière de sa culpabilité mais Ezra Miller et le très jeune Jasper Newell sont tout aussi épatants. Deux révélations aux côtés d'une incroyable performance d'actrice pour Tilda Swinton.
Tout ici semble être guidé par la fatalité et rien ne pourrait empêcher les protagonistes d'aller tout droit jusqu'au bout du cauchemar et payer chacun le prix fort de leurs actes passés et présents. Une première claque en tout début de festival ! J'ai pour ma part été choqué par les quelques sifflets en fin de projection du matin et les faibles applaudissements. A découvrir absolument !
Mince, pas de critique féminine cette année ?
J'ai réalisé mercredi que ce film était adapté d'un livre dont on m'avait parlé mais que je n'osais pas lire... Le film est stressant j'imagine ? :s
Rédigé par : Pauline | vendredi 13 mai 2011 à 14:44
Bon allez... je descends à Cannes juste pour toi alors ! ;-)
Rédigé par : Ccil | samedi 14 mai 2011 à 02:44
@Pauline: Je n'ai pas lu le livre, mais te te confirme que le film ne laisse vraiment pas indifférent.
Rédigé par : Olivier | samedi 14 mai 2011 à 12:27
;)
Rédigé par : Pauline | lundi 16 mai 2011 à 19:18
Film qui ne laisse effectivement pas indifférent. On y retrouve un (des) personnages en quête d'identité, comme dans le film précédent de Lynne Ramsey, "Le voyage de Morvern Callar" présenté à la Quinzaine en 2002, malheureusement difficile à touver. Vous pouvez aussi essayer de trouver le précedent film avec Ezra Miller, à Cannes en 2008 avec "Afterschool" avec beaucoup de similitudes dans le personnage. Souhaitons cependant qu'il sorte un peu des rôles qui tournent autour du "college" car il a des dons et il doit se diversifier.
Rédigé par : Jacques | vendredi 20 mai 2011 à 23:14