C'est avec une très grande impatience que nous attendions le nouveau film de Jacques Audiard, tant Un prophète nous avait impressionnés en 2009 ! Et, je n'ai pas été déçu ! Le réalisateur nous projette dans une histoire poignante, où des personnages de caractère et radicalement différents, se rencontrent, se côtoient et se transforment.
Les rapports entre Ali (Matthias Schoenaerts) et Stéphanie (Marion Cotillard) sont, complètement déstructurés. Ils se sont croisés, elle l'appelle à l'aide, il lui apporte attention et soutien, sans intérêt, sans amour, sans contrepartie, sans condescendance...avec "délicatesse". Comportement d'autant plus surprenant qu'Ali est incapable d'assumer la paternité de son fils de 5 ans, et pratique les combats clandestins, violents, brutaux et dangereux. Construire et Détruire... C'est là que semble résider le paradoxe de ce personnage...bien plus intéressant que celui incarné par Marion Cotillard.
Mais, là où on pourrait s'attendre à un mélodrame mêlant une histoire d'amour impossible et une fin fatale, Jacques Audiard brise la glace et nous surprend par un scénario bien amené et une réalisation à couper le souffle. A voir, assurément !
Les plus
- scénario surprenant et bien ficelé
- agréable découverte de Matthias Schoenaerts
- réalisation hors pair qui évite de tomber dans le mélo
Les moins
?
Délicatesse et brutalité. La force brute et la douceur... L'union de 2 êtres que tout oppose qui lutte tous les deux à leur manière au quotidien. Sur le papier, l'histoire avait un air de mélodrame poussif qui avait de quoi faire fuir mais Jacques Audiard est décidément un très grand metteur en scène. De rouille et d'os procure des émotions comparables au récit du film : un tendre et délicat coup de poids dans le ventre. Une mise en scène époustouflante, deux acteurs qui donnent le meilleur et cette indéfinissable grâce qui englobe le film et vous plonge dans un état second longtemps après la projection.
Décidemment, les critiques se suivent et se ressemblent...
Rien à dire au niveau réalisation. Pas plus que la prestation des comédiens. On sait Cotillard capable de nous faire croire au plus improbable des personnages depuis longtemps. Quant à Schoenaerts, son interprétation est tellement crédible qu'on reste persuadé que c'est une brute épaisse dans la 'vraie vie'.
Malgré ça, la mayonnaise ne prend pas. Sans être totalement raté pour autant. Et c'est bien ça l'ennui. On ne sait trop sur quel pied danser.
Mais par contre on voit bien quel sera la fin de cette histoire. Malheureusement la façon de nous y conduire, dans les 5 ou 10 dernières minutes, est la fin la plus putassière que l'on ai vu depuis 'Les petits mouchoirs'. Déjà avec Cotillard... la boucle est bouclée !
Rédigé par : lebuffalo | vendredi 18 mai 2012 à 12:18
J'aime bien la présentation sous forme de petites fiches "bien propres" avec le synopsys, la critique et tout et tout...
Rédigé par : Martial | vendredi 18 mai 2012 à 16:05
@lebuffalo vous n'êtes pas le seul pour qui la mayonnaise n'a pas pris. Mais je n'ai pas ressenti d'ennui devant une mise en scène qui prend son temps pour se rapprocher de l'humain et nous montrer l'évolution de 2 forces de la Nature et de leur relation...
J'attendais justement avec impatience de connaître le sort des protagonistes. pile ou face? Audiard n'a rien fait au hasard. On est très moins des petits mouchoirs effectivement moralisateur à outrance...
Merci de nous suivre et de participer! :-)
@martial
Hello mon ami! c'est une idée d'Olivier et en effet on adore! merci de nous suivre!
Rédigé par : Jérôme | vendredi 18 mai 2012 à 17:18
le réalisateur a atteint son but : nous venons de voir le film, il est sordide, insupportable,immensément violent, et dire que ces situations existent dans la société, la nôtre. Ainsi s'il fallait apporter la preuve que les hommes ne sont pas bons, la voici donc cette preuve : trafic de drogue de la maman impliquant le jeune garçon, violence des mots et des gestes du père, y compris envers son fils, comportement d'animal sauvage, hors marge, violence de l'accident avec l'orque et des conséquences, violence des vies des protagonistes, des co-latéraux gitans organisateurs de barbarie, services privés de sécurité qui violent les règles, en fait un film d'interdits, de société perverse et inhumaine, langage et accent des cités, à vomir !!!!
Rédigé par : daniel | dimanche 20 mai 2012 à 15:06
Bonjour Daniel et merci pour votre réaction. hélas oui la nature humaine est ce qu'elle est et chacun lutte pour survivre avec ses propres "armes" et c'est ce que le film de Jacques Audiard ne montre que trop bien...
Mais il y a plus: Stéphanie interprétée par Marion Cotillard incarne la tendresse et la délicatesse bafouée et ce film met en scène le miracle de l'Amour qui unit les opposés extrêmes et parfois délivré...je ne développerai pas plus pour ne pas dévoiler la fin du film.
nous sortons à l'instant de la projection de film Amour de Michael Haneke et nous venons d'assister à une autre mise en scène de l'Amour autour de l'accompagnement des derniers jours de vie... pas de violence ni de misère humaine mais juste des faits...Les 2 films ne laissent pas indifférent et rien n'y est placé au hasard....
Rédigé par : Jérôme | dimanche 20 mai 2012 à 18:06
Comme dit précédemment, la mayonnaise ne prend pas (tout au moins pas chez moi). Ce film va bénéficier d'un a-priori positif en raison de son réalisateur et des deux acteurs. Cela suffit à enflammer les foules, mais ce n'est qu'un feu de paille.
Je retiens néanmoins une interprétation exceptionnelle pour Marion Cotillard et j'ai été bluffé par les effets spéciaux !
En revanche le scénario est plat, tout y est prévisible, on sent arriver chaque événement dramatique. C'est décevant.
Rédigé par : Jacques | jeudi 24 mai 2012 à 23:16