Moyenne |
Olivier |
Nicolas |
Jérôme |
C'est une seconde fois à Cannes en compétition pour le réalisateur tchadien Mahamat-Saleh Haroun après "Un homme qui crie" en 2009. Et nous sommes heureux de constater que son cinéma a bien évolué depuis sa première sélection. Malgré très peu de moyens techniques, le désir de filmer et de raconter des histoires transpire sur l'écran. Et avouez que nous n'avons pas tous les jours la chance de voir des films venus d'Afrique noire. Malgré donc certains défauts de jeu mais avec toute l'indulgence sympathique que nous accordons au cinéma africain, le film est plaisant et on prend plaisir à découvrir la vie des différents protagonistes. L'acteur principal, handicapé de la jambe droite est particulièrement sidérant. La peinture sociale décrite dans Grigris n'est pas miséreuse, ne prône pas la violence facile, ne bénéficie pas d'effets de styles ou spéciaux...au contraire, elle est tout simplement sincère. C'est cette sincérité inhérente au film qui me pousse à vous recommencer de voir Grigris.
Permettez que je considère votre "indulgence sympathique" comme une insulte aux cinéastes d'Afrique dont je suis. Sachez que nous sommes très nombreux à avoir ricané du prix du jury 2010 attribué à "Un homme qui crie"; prix de complaisance offert à un cinéaste que les médias français ont trop vite installé comme "chef de file", et "grand maître" du cinéma africain. Comme si Souleymane Cissé, Ouedraogo, Gebre Hailé, Allouache, Suleiman Ramadan, Jean Pierre Bekolo, Moussa Touré et d'autres sont déjà morts. Tant d'ignorance paternaliste me fait vomir.
Je peux comprendre que les cinémas d'Afrique de par les codes culturels puissent vous être hermétiques. Qu'avez-vous à les approcher avec vos codes propres ? Les approcher avec "indulgence sympathique" n'est pas une solution non plus.
sans rancune.
Dan
Rédigé par : dan | samedi 25 mai 2013 à 14:43
Jérôme je suis tout-à-fait en accord avec ta critique. Il y a une fraîcheur dans ce film justement par sa sincérité et cette bouffée d'air frais n'est pas négligeable.
Philippe Dupuy est allé plus loin que Dan reprochant même sa sélection dans ce festival.
Rédigé par : Marie | mardi 28 mai 2013 à 19:41
Dan bonjour,
Merci pour votre commentaire auquel je ne réponds qu'aujourd'hui une fois le tumulte du festival et la fatigue un peu écacués.
Je me suis bien relu et j'avoue ne pas avoir eté clair dans mes écrits: mon "indulgence sympathique" fait référence au manque de moyens qui se voit parfois sur l'écran par rapport aux productions européennes ou américaines ( avec d'autres codes effectivement ) et qu'une majorité de spectateurs français peut voir.. Je ne jugerai point le palmarès du jury de 2009 et le prix obtenu par "un homme qui crie". Aujourd'hui je suis heureux d'avoir pu découvrir le film Grigris et je le recommande à toute personne curieuse d'un autre Cinéma qui ne nous est pas accessible facilement. Cannes en live n'est pas un site de professionnels mais de passionés cinéphiles. Parmi les réalisateurs que vous citez, je ne connais que le premier grâce au film Bamako que j'avais voulu découvrir lors de sa sélection cannoise il y a 10 ans déjà. j'avais du attendre de le découvrir en vidéo car les projections cannoises furent complètes. Aussi toutes mes excuses pour ces "à peu près" qui vous ont donné la nausée mais je tiens à faire valoir ma curiosité de cinéphile pour mes lacunes sur votre domaine. Si vous avez d'autres films à me recommander venus d'Afrique noire, je suis plus que friant,les vôtres y compris. Sans rancune également :-) Jérôme
Rédigé par : Jérôme | mardi 28 mai 2013 à 22:01
Merci Marie! Nous ne sommes pas sélectionneurs en effet mais en tant que spectateur, j'ai apprécié de découvrir Grigris...
Rédigé par : Jérôme | mardi 28 mai 2013 à 22:03