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François Ozon a toujours aimé choquer et déranger son spectateur. Et bien voilà que son nouveau film va encore plus loin dans la sincérité et l'exploration des tabous de notre société. La lumineuse Marina Vacht, indiscutable révélation, incarne Isabelle. Jeune fille plus que belle qui vit avec sa mère, son frère et son beau père. Pourquoi cette jeune fille va-t-elle vouloir explorer sa sexualité à travers la prostitution? Peut-on faire marche arrière après avoir offert son corps pour contre de l'argent? Alors que le réalisateur est critiqué pour une certaine misogynie, les hommes n'ont pas le beau rôle car seuls leur désir les ferait agir...
Pourtant, il est ici question surtout du désir d'une jeune femme qui s'éveille à la sexualité et qui n'emprunte pas vraiment les chemins habituels. Quelles conséquences? Qui est responsable? Sans moralité intellectuelle, sans jugements, et surtout sans aucune vulgarité, François Ozon réussit le pari de traiter de ces sujets en faisant très souvent éclater de rire la salle et en changeant de points de vue : la mélancolique Isabelle bien sur mais aussi son frère, sa mère, son beau père...
Et la conclusion de François Ozon est surprenante mais d'un point de vue personnel, met en avant l'intelligence d'Isabelle qui a gagné 20 ans de maturité en quelques mois. François Ozon parle de sexualité avec ouverture d'esprit et pragmatisme sans tomber dans la vulgarité ni le voyeurisme. Un film qui ne peut laisser indifférent et invite à réfléchir. Premier coup de cœur de ce festival 2013.
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