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"Chronic" est le nouveau film du jeune réalisateur mexicain Michel Franco qui avait signé le remarqué "Despues de Lucia" en 2012. Il est présent cette année à Cannes pour concourir à la Palme d'Or avec "Chronic", un film âpre sur la fin de vie. Le film est porté par l'acteur Tim Roth que Michel Franco avait rencontré à Cannes lorsqu'il présentait "Despues de Lucia" alors que Tim Roth était président du jury "Un Certain Regard" et lui avait attribué le Grand Prix.
Tim Roth interprète avec sobriété le personnage principal complexe que la caméra ne quittera pas. Le spectateur assiste tel un voyeur à toutes les tâches de cet infirmier très professionel. Trop? Voilà bien la question essentielle que pose le film...
"Chronic" fait beaucoup penser au film "Amour" de Michael Haneke mais il n'y a pas ici de seconde lecture sur le couple. Le sujet délicat de la fin de vie est en revanche au coeur du film et toujours au premier plan. Le thème de la famille est relayé en second mais demeure également très présent, et surtout pesant.
La mise en scène de Michel Franco est âpre, froide et clinique. Techniquement, le réalisateur enchaine des plans séquences chocs nottament au cours du dernier quart d'heure du film. Le film est forcément très dérangeant et difficile. Mais la direction de Michel Franco demeure malgré tout remarquable.
En conférence de presse, le réalisateur confiait que c'est après avoir observé l'infirmière qui s'est occupée de sa grand-mère jusqu'à sa mort qu'il a eu l'idée de son film. Il s'est passionné pour l'expérience professionnelle de cette femme qui s'attachait à des patients qu'elle savait condamnés. Il a souhaité réaliser un film aussi réaliste que possible sur ce sujet et a donc mélangé acteurs confirmés (dont Tim Roth) et non professionnels devant sa caméra.
Du Cinéma qui n'est pas là pour nous faire rêver et qui dérange. Michel Franco n'a qu'une trentaine d'années mais il y a fort à penser que nous allons le revoir de plus en souvent à Cannes. Le jury de cette année pourrait même le consacrer. Un prix de la mise en scène serait mérité pour ce film pourtant très rude.
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