Le mois dernier, nous vous invitions à découvrir le petit bijou venu de Corée du Sud, The Housemaid, et nous espérons grandement que le spectacle vous a plu. Nous souhaitions vous faire découvrir un autre cinéma, et mettre en avant notre coup de cœur.
C'est très certainement la même démarche qui avait poussé en mai dernier Tim Burton et son jury à attribuer la Palme d’Or à Oncle Bonmee et ses vies antérieures. N’ayant pas vu le film à Cannes et ne pouvant donc pas en parler comme mes compères bloggeurs, j’ai tout simplement laissé s’exprimer ma curiosité de cinéphile en allant le découvrir en salle... Il y avait peu de monde et les spectateurs étaient perplexes au final. Personnellement, je ne suis pas rentré dans l’univers onirique du film et je n’ai ressenti aucune émotion.
En revanche, je suis sorti bouleversé de la projection de Des Hommes et des Dieux, que je n'avais pas non plus vu à Cannes, et qui est indéniablement un très beau film. Xavier Beauvois met en scène deux formes d’extrémismes radicalement opposées et posant les bonnes questions. Jusqu’où pouvons nous aller par conviction, au nom de ses valeurs, par passion ? Quelle place pour le doute ?... Mais il est temps de braquer nos projecteurs mensuels sur un autre film...
En mai dernier, le film de la sélection que je ne voulais rater sous aucun prétexte était Biutiful d'Alejandro González Inárritu. Ce jour là, la séance de 8h30 était pleine à craquer. J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir me glisser dans la salle du soixantième pour découvrir le nouvel opus du réalisateur de Babel, 21 grammes et Amours chiennes. 2h20 plus tard, à l’issue d’un récit très linéaire (plus de constructions puzzle car Guillermo Arriaga n’est pas scénariste de Biutiful, contrairement aux 3 précédents films d'Innaritu), je quittais la salle les yeux humides et je repenserai longtemps au film… Aujourd’hui, je n’ai qu’une hâte, celle de le revoir ! Car sous des apparences simples, Biutiful est l’histoire d’un homme en lutte permanente, qui veut rester fidèle à ses propres valeurs jusqu’au dernier souffle. Javier Bardem a plus que mérité son prix d’interprétation : Il n'interprète pas Uxbal, il est Uxbal. Et comme avec Babel, Innaritu va droit à l’essentiel et creuse d'avantage encore le sujet de la paternité, mais aussi tellement d’autres.
Si comme moi vous aimez le cinéma de Inárritu, ne manquez pas Biutiful en salles ce mois-çi. Et donnez moi des nouvelles ensuite...
Jérôme
Résumé : L’histoire d’Uxbal. Père dévoué. Amant tourmenté. Fils désemparé. Intermédiaire de l’ombre. Proche des disparus. Attiré par les fantômes. Sensible aux esprits. Survivant au cœur d’une Barcelone invisible. Sentant que la mort rôde, il tente de trouver la paix, de protéger ses enfants, de se sauver lui-même. L’histoire d’Uxbal est simple et complexe, à l’image de nos vies d’aujourd’hui.
L’histoire d’Uxbal est simple et complexe. ça résume bien la vie en général.
Rédigé par : sorties paris | mercredi 08 décembre 2010 à 13:16