De : Lars Von Trier
Avec : John Hurt, Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, Kiefer Sutherland, Udo Kier, Charlotte Rampling
Genre : Science fiction, Drame
Durée : 130 mn
Pays : France, Danemark, Suède, Allemagne
Selection : Compétition
Synopsis : A l'occasion de leur mariage, Justine et Michael donnent une somptueuse réception dans la maison de la soeur de Justine et de son beau-frère. Pendant ce temps, une planète nommée Melancholia se dirige droit vers la Terre et menace d'entrer en collision avec elle...
Les Notes
Sébastien | |
Olivier | |
Nicolas | |
Jérôme |
La critique de Nicolas
Une scène d'introduction très Vontrierienne donne le ton et promet encore un film bien barré de la part de notre ami Lars : des personnages sont mis en situation dans un environnement presque fantastique et sont filmés au ralenti dans des postures étranges.
Puis, une première partie un peu longuette pose les personnages par le biais d'un mariage : deux soeurs (Justine et Claire), le mari de Claire (John) et leur enfant (Léo). Justine parait atteinte d'une forme de dépression et complètement désorientée. Elle est fascinée par cette planète en transit autour de la Terre : Melancholia. Parallèlement, Claire, beaucoup plus terre à terre et posée semble vivre le bonheur avec John (le cartésien de la bande) et son fils. Par contre, elle, n'est pas sereine quant à l'arrivée de cette planète.
La deuxième partie traite de l'approche inexorable de Melancholia jusqu'à la fin, inéluctable.
Melancholia est un film difficile à cerner car les clés ne sont pas évidentes. Certes, l'ambivalence Justine (Melancholia) et Claire (Terre) donne une interprétation possible grâce aux sujets tels que la fatalité et la peur de la mort, la lucidité et l'illusion... Mais est-ce un film sur la dépression ? Sur les angoisses de chacun ?
Sincèrement, je passe la main car, outre le fait de s'être senti par moment fasciné par cette histoire, on se sent un peu paumé à la fin...
La critique de Jérôme
Ce que je l'attendais ce dernier film de Lars Von Trier ! Il faut dire que je ne suis toujours pas remis complètement de la vision d'Antichrist. Encore une fois, le prétentieux génie danois a des choses à nous dire et il le fait à sa manière. Mais il perd son spectateur en chemin et s'égare dans des dialogues parfois proches du ridicule et sème la confusion.
Une introduction fascinante (qui rappelle celle d'Antichrist) puis 2 parties distinctes pour 2 états psychologiques différents: Justine pour le mariage et sa transgression des « règles », et Claire pour son angoisse croissante face à l'imminence de la collision avec la planète Melancholia. Ce mariage bourgeois qui dérape et termine en véritable fiasco est une symbolique de l'état mental de Justine (surprenante Kirsten Dunst) qui choisira la transgression des « règles » de ce milieu ultra codifié afin d'affronter ses propres peurs et s'élever en femme libre. Justine prend conscience le jour de son mariage que désormais la vie ne sera plus jamais sereine et qu'elle va devoir se sacrifier d'un côté comme de l'autre. Elle choisit donc de se révolter telle une vraie Femme. Certains y verront là certainement beaucoup de misogynie encore une fois de la part de Lars, réputé pour faire souffrir ses protagonistes surtout depuis Antichrist…Or cette rébellion sonne le début de son acceptation et de sa marche vers la sérénité. Sa lucidité est telle qu'elle sait déjà que la descente aux enfers a déjà commencé...Transgresser pour se libérer et mieux accepter. La vision de Lars a changé…
Claire (magnifique Charlotte Gainsbourg) en revanche incarne les illusions sociales qui luttent pour conserver ce confort bourgeois péniblement construit sur plusieurs générations, ce patrimoine familial et moral qu'elle protège…Et elle a très peur de le perdre et de mourir. Pourtant la fin de tout est imminente et irrévocable…
Il y a donc matière à réfléchir face à ce Melancholia. On repense à Festen, à 5x2 de François Ozon, et aux précédents films de Lars Von Trier comme Breaking The Waves, Epidemic (son film le moins connu) ou encore Antichrist… Film somme donc, tel un bilan, qui aurait pu être brillant, mais qui résonne pourtant comme un film bancal qu'il faut digérer, comme chacune de ses œuvres. Le réalisateur danois n'est pas aussi provocant et choquant qu'à l'accoutumé. C'est peut être parce qu'il est lui aussi conscient de cela qu'il s'est permis d'en rajouter en conférence de presse avec ses propos antisémites...
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