Critique : « Mr Turner » de Mike Leigh

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Mr Turner (2014) Mr Turner Compétition Un film de : Mike Leigh Date de sortie : Casting : Timothy Spall, Roger Ashton-Griffiths, Jamie Thomas King, Julian Seager, Richard Dixon, Robert Portal, Amy Dawson, Lesley Manville Durée : 2h29 Genre : Biopic Scenario : Mike Leigh Musique : Gary Yershon Budget : Pays : Royaume-Uni

Synopsis : Les dernières années de l’existence du peintre britannique, J.M.W Turner (1775-1851). Artiste reconnu, membre apprécié quoique dissipé de la Royal Academy of Arts, il vit entouré de son père qui est aussi son assistant, et de sa dévouée gouvernante. Il fréquente l’aristocratie, visite les bordels et nourrit son inspiration par ses nombreux voyages. La renommée dont il jouit ne lui épargne pas toutefois les éventuelles railleries du public ou les sarcasmes de l’establishment. A la mort de son père, profondément affecté, Turner s’isole. Sa vie change cependant quand il rencontre Mrs Booth, propriétaire d’une pension de famille en bord de mer.

Moyenne	Olivier	Nicolas	Jérôme

Le nouveau film de Mike Leigh, grand habitué de Cannes, et qui avait remporté la Palme d'Or en 1996 avec Secrets et Mensonges a ouvert la compétition officielle de Cannes 2014 avec un biopic sur le peintre anglais JMW Turner. Même si le film est de facture très classique, il n'en demeure pas moins techniquement irréprochable. Par exemple: un lever du jour en introduction et un coucher de soleil en conclusion ont tout du cliché mais filmés par Mile Leigh ils sont réellement de toutes beautés. Sans représentations à fortes connotations (comme dans le Renoir de Gilles Bourdos) ni d'évasions picturales (comme dans le magnifique Frida de Julie Taymor), Mike Leigh ne juge pas et dépeint son protagoniste sans analyses. Ici il est question des faits: la psychologie troublée de Turner ne se perçoit qu'au travers de la partition musicale (irritante) et des grognements (souvent hilarants) de l'artiste.

Ce que nous retiendrons surtout du Mr Turner de Mike Leigh est son interprète principal, Timothy Spall, dont la performance est époustouflante. Nous le voyons déjà recevoir le prix d'interprétation masculine. Sa composition justifie à elle seule la vision du film. L'humour et les dialogues ajoutent une dimension très humaine à ce portrait d'artiste en miroir de la société du dix-huitième siècle.

Contrairement à Mr Turner, nous ne grognerons pas notre plaisir.

Jérôme