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Hier a été dévoilé en compétition le très attendu nouveau film de Bertrand Bonello : le biopic inspiré d'un épisode (1965/1976) de la vie du célèbre styliste Yves Saint-Laurent décédé en 2008.
Cette vision très personnelle du réalisateur du Pornographe, de Tiresia et de l'Appolonide, souvenirs de la maison close, met en avant la relation amoureuse entre Pierre Bergé (interprété par Jérémie Rénier) et Yves St Laurent incarné par Gaspard Ulliel (l'égérie de Chanel).
Pendant 2 heures et demie (assez longues...), nous assistons donc à des fragments des multiples "vies" de YSL (on peut l'appeler ainsi, nous sommes intimes maintenant...). Ses relations dissolues et ambig\'fces avec divers hommes (parmi bien sûr son compagnon Pierre Bergé) mais aussi diverses femmes (toutes sublimes)...Vous le verrez également dans son travail quotidien, ou encore endosser le costume de dandy mondain. Et en fait très et trop peu sans masques et sans artifices...
Le film traite donc beaucoup plus du microcosme mondain du styliste que des sentiments intérieurs du protagoniste. Ce qui est en totale contradiction avec le sentiment de claustrophobie ressenti pendant la projection. C'est un peu comme si toute la vie du styliste fut confinée dans ces (et ses) intérieurs. "Je me suis construit ma propre prison alors je ne vais pas la détruire" exprime Gaspard Ulliel qui délivre à ce titre une très honorable performance. Il incarne totalement cette élégance et cette retenue intrigante. Pourtant plus en retrait, Jéremie Rénier campe un Pierre Bergé figure de Pouvoir et businessman, ébloui par la beauté et le talent du styliste.
Talents qui engendrent pourtant souffrances et marginalité que la mise en scène respectueuse de Bertrand Bonello tente de matérialiser sur l'écran. Un film de contrastes donc mais qui nous a laissé froid.
Amateurs de cinéma français élégant et improbable, vous devriez être sous le charme. Pour nous, ce fut une expérience mitigée : ni réellement intrigante, ni pertinente pour autant, et sans aucune émotion ni fascination ressentie. Le tissu de Bertrand Bonello restera synthétique et anecdotique.
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