Bilan de Cannes 2014

par Jérôme
le 07 juin 2014 à 09:36

Nous voici tous déjà revenus à une vie "normale": comme chaque année, il nous faut redescendre des étoiles après une parenthèse enchantée de 12 jours. 12 jours au cours desquels seule notre passion du Cinéma nous anime et nous pousse à nous lever très tôt pour aller assister aux projections de 8h30 alors que nous avons veillé très tard pour vous écrire critiques et hors-champs, "dérusher" les vidéos et vous préparer des albums photos aux petits oignons...bref partager avec vous notre enthousiasme de festivalier cannois. Parce que vous le valez bien :-)

A ce propos, vous êtes désormais 3500 à nous suivre notre compte twitter . Merci à toutes et à tous!! Très sincèrement et du fond du cœur. Tous vos messages d'encouragements nous poussent à poursuivre l'aventure de Cannes en live et nous motivent à maintenir les efforts.

Voici donc ce que nous retiendrons de Cannes 2014 après un Cannes 2013 exceptionnel à tous niveaux.

De très bons films de manière générale en sélection officielle malgré un film d'ouverture Grace de Monaco qui nous a laissé un goût de déception et d'insatisfaction. Sentiment qui fut très vite évacué par la projection, dès le premier jour de la compétition du formidable Timbuktu d'Abderrahmane Sissako. Alors que le film parle avec intelligence d'intolérance et d'injustice, comment pardonner le jury de ne pas avoir souligné toutes les qualités de ce magnifique film dans leur palmarès??? Un immense oubli d'autant plus dommageable que les prix accordés au cinéma africain sont rares et que trop peu de films issus du continent africain sont distribués internationalement. Nous avons hâte de vous tenir informés prochainement des dates de sortie de ce superbe film et nous espérons grandement que le public se ruera massivement dans les salles obscures applaudir la beauté de Timbuktu . Après tout, ce cas de figure s'était déjà produit pour de très beaux films comme No Country For Old Men des frères Coen ou encore In The Mood For Love de Wong Kar Wai...

Parmi les chocs également, l'incroyable puissance émotionnelle du Mommy de Xavier Dolan nous a marqué au fer rouge. Toute la Croisette ne parlait plus que de Mommy qui aurait mérité plus que le prix du jury (ex-æquo avec l'essai visuel en 3D de Jean-Luc Godard qui ne s'était même pas déplacé pour la présentation du film). Mais les voix du jury demeurent impénétrables... Un film incroyable qui fit l'unanimité quasi-générale. A ne rater sous aucun prétexte en salles. La encore nous vous tiendrons informés de sa date de sortie.

Enfin notre bête noire était bel et bien Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan. Le film a remporté la palme d'or et nous l'avons également (et finalement) beaucoup aimé. Le film est subtil et intelligent. Malgré sa durée, on se prend au jeu des dialogues et nous restons captivés. Le film méritait un prix assurément. Mais lui attribuer la palme d'or alors que Mommy est relayé au troisième plan et Timbuktu est ignoré ne va pas dans un sens d'innovation ni d'ouverture pour l'image du Cinéma de Cannes déjà très élitiste. Tout cela est bien dommage... Prenez Pulp Fiction par exemple, pour lesquels nous avons eu la joie de célébrer les 20 ans au Cinéma de la plage cette année, cette palme d'or reste l'une des plus appréciées du public certainement pour la célébration de la verve du (alors) jeune Quentin Tarentino. Les talents et le style novateurs de Pulp Fiction sont restés gravés non seulement dans l'histoire de Cannes...mais aussi du Cinéma.

Le jury de Jane Campion a préféré célébrer un film aux accents Bergmaniens, en huis-clos, de plus de 3 heures et qui ne touchera pas le grand public comme l'auraient fait Mommy ou Timbuktu ... Force est de constater que malgré les efforts de l'organisation du festival de Cannes pour innover et montrer le meilleur de cinéma international ne prise avec son temps, cette palme d'or est à ranger dans la catégorie de films pour spectateurs exigeants.

Winter Sleep est toutefois un très beau film que nous défendons et conseillons. La crise conjugale décrite dans le film fait écho en chacun de nous. Le film aborde de vastes thèmes comme l'éducation, la remise en question personnelle, les rapports entre hommes et femmes et bien sûr nos différences...enfin il est question de tolérance et de pardon. Une bien juste et noble première palme d'or donc pour la Turquie.

Noble est un adjectif que nous pouvons utiliser également pour les films Mr Turner de Mike Leigh, The Homesman de Tommy Lee Jones et Jimmy's Hall de Ken Loach. Jubilation devant Dragons 2 (un sommet tant spectaculaire que graphique) et Wild Tales de l'argentin Damian Szifron. Belles surprises de cinéma également avec Deux jours une nuit des frères Dardenne (qui auraient pu figurer également au palmarès) et le très beau Leviathan d'Andrey Zviaguintev pour lequel le prix du scénario est amplement mérité. Nous n'avons pas vu le film lauréat du Grand Prix du jury Les merveilles et nous ne commenterons donc pas le film de cette jeune femme italienne révélée, Alice Rohrwacher, qui a conquis le jury de Jane Campion. Enfin, un vrai coup de cœur que nous aimerions souligner du côté de la semaine de la critique: le très beau Respire de Mélanie Laurent en séance spéciale que nous vous conseillons également grandement à découvrir prochainement en salles.

Du côté des fêtes, cette année tous les yeux étaient rivés vers les 5 mâts du ClubMed 2 au large de la baie de Cannes, le plus grand voilier du monde, et qui abritait cette année la Villa Schweppes . Nous n'avons hélas pas eu le plaisir de participer aux concerts donnés à la Villa en soirées mais, comme vous avez pu le découvrir dans notre vidéo 3D , nous y avons tout de même passé un formidable moment. Le dispositif de sécurité était tel qu'il y avait de quoi dissuader plus d'un curieux avant de monter à bord tout de même.

Cette année cependant la Croisette fut beaucoup plus calme qu'à l'accoutumée. Les disparitions de la plage Orange et de la Terrazza Martini y sont, nous le pensons, pour beaucoup. Belle réussite pour une première en tous les cas pour les soirées à la sympathique Boulangerie Bleue ! Hollyssiz (Cécile Cassel) y a donné un concert survolté auquel était présente l'actrice...Julie Gayet !

Magnum a également soufflé ses 25 bougies avec un concert de Kylie Minogue sur sa belle et agréable plage sur la Croisette.

Quand à ceux qui se demandent bien ce que nous faisions le soir où les Expendables étaient au Gotha Club (Palm Beach), et bien nous étions sagement installés en projection et avons ensuite trié nos photos de la matinée qui vit tout de même ces immenses stars débarquer en chars aux abords du Carlton (cf nos photos et notre vidéo ) ! Quelle conscience professionnelle nous direz-vous :-)

Allez on ne peut pas vous cacher non plus nos escapades au VIP Room Cannes de Jean-Roch et le club Silencio au cours de la quinzaine...les fêtes font parties intégrants du festival de Cannes et nous aurions tort de ne pas en profiter également un peu :-)

D'ailleurs savez-vous que la phrase la plus entendue à Cannes cette année ne fut pas "Alors? Tu as vu le film de Xavier Dolan?" mais plutôt "Êtes-vous sur une liste? Je ne vois pas votre nom..." Cannes le jour a toujours ressemblé à un film qui s'intitulerait "Pour quelques couleurs de badge de plus". Et bien désormais les nuits cannoises se dévoilent si vous possédez le premier rôle dans "Les aventuriers de la liste perdue". Sincèrement, parfois nous sommes tellement las que nous préférons rentrer et passer nos fins de nuits à produire nos articles.

Enfin, cette année était la dernière valse cannoise de Mr le Président Gilles Jacob qui nous a ému en quittant la scène du Grand Théâtre Lumière lors de la cérémonie de clôture alors qu'il venait de remettre lui-même le prix de la Caméra d'Or récompensant un premier film (prix qu'il a lui même crée). Les mots "Au revoir les enfants" rappelant Louis Malle au public s'affichaient sur l'écran en fond de scène pour accompagner le grand homme. En juillet prochain, Pierre Lescure succèdera à Gilles Jacob. Nous vous saluons très cordialement et vous disons Au revoir Monsieur le Président Gilles Jacob. Ce fut un honneur que de vous retrouver régulièrement en haut des marches du Palais. Nous espérons avoir le plaisir de vous recroiser encore et encore très prochainement.

Voilà...Au revoir Cannes 2014 ! Rendez-vous à toutes et à tous en 2015 pour de nouvelles aventures mais avant de vous laisser reprendre comme nous une vie "normale", permettez nous encore un dernier MERCI particulier... à nos merveilleuses femmes qui nous laissent vivre pleinement notre passion à Cannes pendant 2 semaines. On vous aime encore plus que tous ces magnifiques films...et on vous embrasse.

Rendez-vous du 13 au 24 mai 2015 pour suivre en live le 68e Festival de Cannes !

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[Rédigé par : MpH]

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