par Jérôme
le 12 février 2015 à 21:53
Cannes est un océan de surprises. Avril 2014. Conférence de presse du festival de Cannes. L'annonce de la sélection en compétition officielle du deuxième film de la réalisatrice italienne Alice Rohrwacher est inattendue. De la bouche même de Thierry Frémeaux, la réalisatrice aurait elle-même été la première étonnée. Mai 2014 Les Merveilles reçoit le Grand Prix du Jury présidé par Jane Campion, à la surprise générale. A Cannes, comme vous le savez bien, tout est possible. Car le film Les Merveilles est effectivement aux antipodes de ce que l'on peut voir habituellement dans nos salles de cinéma en 2015. En revanche, le film est totalement en phase avec les découvertes que l'on peut faire à Cannes, où sont révélés chaque année de nouveaux talents.
En résumé, les 4 filles de l'apiculteur Wolfgang vivent à l'écart du Monde dans une ferme délabrée où leur famille produit du miel depuis des années. Rien ne semble changer dans cette région perdue et le père de famille a peur de la fin du Monde. Le quotidien de cette famille (peu) ordinaire va être perturbé par l'arrivée d'un jeune délinquant qu'ils vont accueillir dans le cadre d'un programme de réinsertion. Gelsomina, la jeune héroine de cette histoire, va alors commencer à s'opposer à son père.
Les Merveilles dénote aussi bien de par sa forme que dans son fond. Parlons tout d'abord du fond : le film enchaine plusieurs sujets antinomiques comme la naissance des sentiments amoureux chez les adolescents, la prise de position, l'identité culturelle, la télé réalité, l'appartenance à une communauté…Une humilité semi-autobiographique est le fil rouge entre tous ces thèmes. Dans quel but ? N'ayez crainte : le surréalisme de l'image de fin vous le révèlera. Le temps a des effets irréversibles que nul ne peut enrayer.
Sur la forme, la réalisatrice ne fait preuve d'aucun artifice visuel ni sonore. En totale rupture avec les technologies actuelles, l'image et le son sont ceux des productions des années 80 sur support argentique que l'on aurait passablement restaurés. L'effet « flashback » pour les plus de 40 ans est total. Pour les autres, habitués à la netteté du numérique et à la 3D, la rétrogradation risque fort d'être très déroutante. Mais le réalisme est criant. Vous l'avez compris : Alice Rohrwarcher ne fait pas du tout dans le style du « C'était mieux avant ». Au contraire, le retour à la ruralité primaire est filmé comme un cauchemar par la réalisatrice, contrairement au titre du film « Les Merveilles ».
Surprenant et inattendu spectacle : histoire de femmes, raconté par une femme, porté par l'icône Monica Belluci au générique, le film avait bel et bien tout pour plaire à la grande réalisatrice Jane Campion.
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On vous laisse avec la bande-annonce du film :
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