Publié par Forrest le 11 mai 2016 à 04:34
Pour inaugurer la série de portraits consacrés au jury de Cannes 2016, nous vous proposons, à tout seigneur tout honneur, de commencer par celui de son auguste président George Miller.
Rarement une famille n'aura autant rayonné sur la culture de son siècle. Chaque génération de Miller aura apporté son écot aux arts du 20ème siècle.
Le grand père tout d'abord, Glenn, héros de guerre et musicien de génie. Tromboniste et chef d'orchestre, il ne s'est pas contenté d'être l'homme au premier disque d'or, il a aussi joué quelques rôles au cinéma, inoculant sans doute le virus à son petit fils à cette occasion.
C'est en écrivant que son fils, Arthur laissera son nom à la postérité. Scénariste et dramaturge, Arthur est l'auteur de pièces majeures (Les sorcières de Salem, Mort d'un commis voyageur) qui ont été adaptées avec succès au cinéma. C'est d'ailleurs pendant un tournage qu'Arthur rencontre Maryline, jeune actrice américaine avec laquelle il aura trois enfants.
Le plus âgé, Claude tombe dès tout petit dans la marmite du cinéma. Il réalisera une carrière plus qu'honorable en France collectionnant succès critiques (Thérèse Desqueyroux, La petite Lili) et populaires (Mortelle Randonnée, L'effrontée)
Le plus jeune, Gérard, est l'intellectuel de la famille et est titulaire d'un doctorat en psychanalyse. Mais le virus du spectacle est très fort, chez les Miller (leur nom ne veut-il pas dire amuseur en anglais ?) et le jeune Gérard aura une carrière prolifique, cumulant son métier avec une activité de chroniqueur télévisuel et d'acteur de théâtre.
Avec une telle hérédité, la carrière du jeune George était toute tracée. Après un diplôme du secondaire obtenu avec les honneurs, George, en rebellion contre son père, s'oriente tout d'abord vers des études de médecine qu'il abandonne assez vite. Son amour du cinéma est le plus fort. A 28 ans, sur les conseils de son père avec qui il s'est réconcilié, il écrit puis adapte plusieurs courts métrages. Après ces premiers essais réussis, le jeune George est décidé : sa carrière sera dans le cinéma. En 1978, il est engagé comme assistant-réalisateur sur le film d'Esben Storm ''In search of Anna''. Cette expérience est pour George une révélation, il doit à tout prix réaliser ses propres films. Après deux courts-métrages, son premier film est un coup de maître. Passionné par la nouvelle vague française et tout particulièrement par François Truffaut, il réalise un remake post-apocalyptique de ''Pierrot le fou''. Il transpose avec audace le road movie dans le bush australien. Porté par un Mel Gibson flamboyant, son film est un succès mondial. On y entend cette réplique devenue culte : ''Si vous n'aimez pas la mer, si vous n'aimez pas la montagne, si vous n'aimez pas la ville... allez dans le désert''
Devenu avec un seul film un réalisateur bankable du cinéma mondial, George réalise coup sur coup deux suites puis, à la demande de Steven Spielberg, le dernier segment de La Quatrième dimension considéré par les critiques comme le meilleur de cette anthologie.
En 1987, pour se réconcilier avec son père avec qui il est en de mauvais termes depuis plusieurs années, George décide d'adapter une des pièces majeures de son père. Dans un souci de modernisme, George transpose le procès de sorcellerie au 20ème siècle à Eastwick. Malgré un Jack Nicholson au meilleur de sa forme, le film est un semi échec, le sous-texte politique du film est trop sombre et trop dérangeant.
Pour George, les années 90 et 2000 sont l'occasion de se consacrer, comme producteur ou réalisateur à son autre passion : le documentaire animalier. Après une première série de films consacrés aux dérives de la culture porcine (Babe, Babe 2), George Miller qui vient de voir le film de Bernardo Bertolucci ''La marche de l'empereur'' réalise une série de films sur les Manchots de l'Antarctique.
En 2015 enfin, George renoue avec le cinéma et son héros favori. Son film Fury road, incroyable de virtuosité et de maîtrise est un succès mondial, acclamé à la fois par les critiques et le public.
La vie de la famille Miller a récemment été portée à l'écran ''We're the Miller'' avec Jason Sudeikis dans le rôle de George.
Pour conclure, souhaitons bonne chance et bon anniversaire à M. Miller en reprenant les paroles d'une célèbre chanson de sa maman : ''Happy Birthday Mr President''.
- Excusez moi !
- Oui monsieur? Cela ne pourrait pas attendre? j'ai un article compliqué à rédiger pour demain et je suis très en retard. C'est une mini-bio de Donald Sutherland, et je suis super fan. Je ne voudrais pas la rater. Que puis-je faire pour vous ? Nous nous connaissons ?
- Euh, justement, je suis Donald Sutherland.
A suivre...
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