Publié par Jérôme le 02 avril 2017 à 18:23
''Una pelicula de Almodovar'' est la signature apposée au générique des œuvres du plus célèbre réalisateur espagnol contemporain. C'est cette même personne au pas vif et à l'allure singulière que la foule interpelle en criant ''Pedro!'' quand elle le croise dans les rues de Cannes.
Car si Pedro Almodovar fait partie des fameux ''habitués'' de Cannes, il n'en demeure pas moins un personnage et un réalisateur mondialement connu et apprécié. Il fait partie de ces ''Grands'' tels Woody Allen ou encore Ken Loach dont la patte est reconnaissable immédiatement.
Pedro Almodovar sera donc le président du soixante-dixième festival international du film de Cannes et va succéder à l'australien George Miller.
Pedro Almodovar a présenté 6 films en compétition à Cannes mais n'a étonnamment jamais gagné la prestigieuse Palme d'Or. Une ironie aussi célèbre que le réalisateur en somme! Car tout le monde se souvient encore de l'émotion immense soulevée par le film Tout sur ma mère en 1999 alors favori de la presse et du public mais auquel David Cronenberg et son jury préférèrent finalement le Rosetta des frères Dardenne... Il repartit pourtant avec le prix de la mise en scène et rafla ensuite l'Oscar du meilleur film étranger en 2000.
Pourtant ''Pedro'' a connu des débuts cinématographiques pour le moins surprenants artistiquement parlant avec son premier film distribué en salles Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier en 1980. Franchement déjà en 1980, supporter le visionnage de ce premier film relevait du défi. Mais alors en 2016 il vaut mieux l'oublier et revoir plutôt Matador, Attache-moi ou encore Femmes au bord de la crise de nerfs pour se replonger dans l'ambiance sulfureuse et le style baroque ''Movida'' des premiers films du réalisateur emblématique de la nouvelle vague espagnole.
Ce fut en 1991 que Almodovar connut un immense succès pour Talons aiguilles et une reconnaissance internationale. Parle avec elle est de l'avis de beaucoup son plus beau film. Almodovar etait désormais un auteur de qualité et son nom était désormais synonyme d'un style cinématographique singulier.
En 2004, il présentait en ouverture du festival de Cannes présidé par Quentin Tarentino son film le plus personnel : La mauvaise éducation. La pertinence de sa mise en scène qui entremêlait brillamment les histoires parallèles nourries par le cinema et l'enfance du réalisateur laissaient apprécier l'évolution de son style farfelu et baroque vers de l'onirisme et de la réflexion.
En 2006, les interprètes féminines menées par l'égérie du réalisateur Pénélope Cruz, remportaient toutes un prix collectif d'interprétation pour le magnifique Volver.
Enfin Étreintes brisées en 2009, La piel que habito en 2011 et Julieta en 2016 connurent également les honneurs de la sélection officielle mais ne figurèrent pas aux palmarès des récompenses du jury malgré les éloges méritées que la presse et le public réservèrent à ces œuvres fortes, singulières et matures.
Almodovar serait-il un habitué maudit du palmarès cannois ? Vous avez une heure et on relève les copies... Vous avez le droit de revoir tous les films que nous venons de citer avant le 17 mai prochain bien entendu.
Mais le fait est bel et bien que le festival de Cannes rend aujourd'hui honneur à celui qui bondissait déjà de joie sur l'affiche du 60ème festival en lui attribuant le rôle de président de la 70ème édition. Il était temps me diriez-vous ? Mais Almodovar n'a pourtant que 67 ans... Nous devrions encore le revoir très souvent en compétition officiellement concourir pour la Palme d'Or et traverser les rues de Cannes arborant un sourire altier et jovial tel un jeune premier. Olé!
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