Publié par Jérôme le 22 mai 2017 à 02:50
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''120 battements par minute'' est un peu ''Les Nuits Fauves'' de Cyril Collard 20 ans après. Car si 20 ans ont passé, le virus du SIDA tue toujours et la communauté homosexuelle en est la première victime.
Pour notre génération de quadras, rien de bien nouveau que nous ne sachions déjà sur le fond dans le film de Robin Campillo. En revanche, sur la forme, nous sommes en 2017 et l'image prime sur les mots. Plus de suggestions comme dans les années 90: on montre les choses telles qu'elles sont, sans cacher, sans suggérer, mais frontalement. Si l'un des objectifs du film est de faire foi de pédagogie auprès des nouvelles et futures générations, nul doute qu'il y parviendra tant la communication par images est devenue aujourd'hui la plus massivement utilisée et la plus efficace. Le pari était osé: montrer l'homosexualité, la maladie, et la mort, d'une part, mais aussi le courage des êtres qui en font partie et qui militent pour obtenir une vraie reconnaissance et l'acceptation du reste de la société. Ce besoin de reconnaissance sociale prend toute son importance dans la dernière partie du film (extrêmement forte et émotionnellement puissante) car après avoir milité pour sortir de la marginalité, pour être soigné efficacement, c'est le droit à partir dignement qui sera l'ultime protestation.
Afin que toutes ces vies ne soient pas sacrifiées pour rien, le film de Robin Campillo montre les inexorables combats et rappelle que, pour eux aussi, la vie est avant tout une fête et doit le rester.
Même si l'on accepte le parti-pris artistique de montrer tout plutôt que de suggérer, les attardements sur l'histoire d'Amour et sur la fin de vie alourdissent les longues 2h20 du film de Robin Campillo. Mais l'interprétation vertigineuse et habitée du jeune Nahuel Pérez Biscayart dans le rôle de Sean ont marqué durablement nos esprits.
Il est fort à parier que ''120 battements par minute'' se retrouve au palmarès de dimanche prochain. Nul doute que ce film va faire couler beaucoup d'encre et de salives tout autant que de larmes.
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