C'était loin d'être gagné tant elles étaient prisées, mais c'est grâce à 4 invitations que nous avons pu assister à la cérémonie de clôture du 64e Festival de Cannes.
Le président Robert De Niro, acclamé chaleureusement par le public, a dévoilé le palmarès de son jury :
Palme d'Or
The Tree Of Life de Terrence Malick
Grand Prix du jury (ex aequo)
Le gamin au vélo des frères Dardenne
Il était une fois en Anatolie de Nuri Bilge Ceylan
Prix du jury
Polisse de Maïwenn
Prix de la mise en scène
Drive de Nicolas Winding Refn
Prix du scénario
Footnote de Joseph Cedar
Prix d'interprétation masculine
Jean Dujardin pour The Artist
Prix d'interprétation féminine
Kirsten Dunst pour Melancholia
Caméra d'or
Las Acacias de Pablo Giorgelli
Alors que le Jury est en train de délibérer, Cannes en Live vous propose son palmarès 2011, reflétant nos préférences et non d'éventuels pronostics. L'exercice a été particulièrement compliqué pour nous cette année, tant la sélection était de qualité (jetez un oeil au tableau des critiques pour vous en rendre compte). Plusieurs tours de scrutin ont été nécessaires avant que la fumée blanche ne s'élève enfin : Habemus Palmaresum !
Palme d'or : The Tree Of Life de Terrence Malick (à l'unanimité)
Grand Prix du Jury : Polisse de Maïwen
Prix du Jury : La source des femmes de Radu Mihaileanu
Prix d'interprétation masculine : Michel Piccoli pour Habemus Papam
Prix d'interprétation féminine : Tilda Swinton pour We Need To Talk About Kevin (à l'unanimité)
Prix de la mise en scène : La peau que j'habite de Pedro Almodovar
Prix du scénario : The Artist de Michel Hazanavicius
Caméra d'Or : Michael de Markus Schleinzer
Le principe du vote fait que certains films moins vus par les membres de l'équipe ont mécaniquement moins de voix à l'arrivée, bien qu'ils aient de bonnes notes, comme Pater, This Must Be The Place, Melancholia, Ichimei, ou encore Drive. Nous devons aussi préciser que n'avons pas vu Le Havre, Footnote, et Hanezu No Tsuki.
Rendez-vous ce soir à 19h en Grand Théatre Lumière pour suivre la cérémonie de clôture en direct grâce aux tweets de Cannes en Live !
De : Nicolas Winding Refn
Avec : Ryan Gosling, Bryan Cranston, Carey Mulligan, Ron Perlman, Christina Hendricks
Genre : Action, Thriller
Durée : 95 mn
Pays : Etats-Unis
Selection : Compétition
Synopsis : Un cascadeur tranquille et anonyme se métamorphose dès que la nuit tombe : il devient pilote de voitures pour le compte de la mafia.La combine est bien rodée jusqu’au jour où l'un des casses tourne mal et l’entraîne dans une course-poursuite infernale. Il veut se venger de ceux qui l’ont trahi…
Les Notes
Nicolas | ![]() |
La critique de Nicolas
Ce n'est pas un Fast and Furious ni un transporteur.
Ce n'est pas un Taxi Driver ni un Miss Daisy et son chauffeur !
C'est un film de prime abord assez classique : un personnage venu de nulle part, froid et minutieux, sans nom ni attache, et particulièrement doué pour conduire des voitures. Il sert de chauffeur la nuit pour les casses de la mafia locale et se retrouve alors embarqué dans une histoire infernale qui révelèra le monstre caché en lui. Car, évidemment, le conducteur est doté d'une volonté hors du commun et est capable de violence inouïe pour protéger la veuve et l'orphelin.
Mis à part un scénario assez bateau, il reste que ce film marque les esprits. En effet, le rythme de la mise en scène, la musique et la performance des acteurs font que le spectateur s'accroche aux accoudoirs et prie pour que notre héros s'en sorte (le public applaudissait des scènes d'une brutalité incroyable)
Une belle surprise que ce film noir, efficace et d'une rare violence qui, à mon sens, ne pouvait pas prétendre à un prix tel que celui de la mise en scène.
Titre VO : Bir Zamanlar Anadolu'da
De : Nuri Bilge Ceylan
Avec : Yilmaz Erdogan, Taner Birsel, Ahmet Mümtaz Taylan
Genre : Drame
Pays : Turquie
Selection : Compétition
Synopsis : L'histoire d'un docteur vivant dans la steppe anatolienne...
Les Notes
Nicolas | ![]() |
Jérôme | ![]() |
La critique de Jérôme
Bon, j'avais prévu de me lâcher pour le dernier film mais vu que le film a eu le Grand Prix du Jury depuis…devrais-je me retenir ?? Je ne pense pas. Car le film a beau être difficile, je n'ai vraiment pas du tout aimé. Je me demandais même comment Thierry Frémaux avait-t-il pu être si farceur en nous proposant de terminer ce très bon festival avec une nouvelle réincarnation d'Oncle Bonmee ? Apparemment, le film n'a pas été vécu comme une mauvaise expérience par le jury..En revanche, pour nous, ce fut très laborieux !!! Et comme le dirait notre amie Karen, « Quand j'ai crié que la vie était méchante, l'écho a répondu chante ! » Alors on va vous dire tout ce que nous pensons d' « Il était une fois en Anatolie » sans langue de bois et en chanson comme dans le très beau film « La source des femmes ». Tous en chœur sur l'air de « Belle Ile en mer Marie Galante » de Laurent Voulzy :
Salle Lumière
Tenue Galante
Film beau mais ch..t
Loin d'être pour
C'est lourd Ceylan
Car c'est long c'est lent
Qui nous sépare
Et nous laisse à part
Tout comme vous
Je connais ce sentiment
De solitude et d'isolement
Comme laissé tout seul en mer
Corsaire
Sur terre
Un peu solitaire
Le film je 1' voyais passer
Ohé Ohé
Puis je me suis levé
Pour aller respirer…
On a tout essayé : morse, pigeons voyageurs, signaux de fumées... Mais pour vous permettre de suivre le Festival comme si vous y étiez, partout, tout le temps, rien de tels que les réseaux sociaux. Vous pouvez dès à présent devenir fan de la page Facebook et vous abonner au fil Twitter de Cannes en Live !
Mais comme on n'arrête pas le progrés, et que Cannes en Live ne lésine pas sur les moyens, nous avons le plaisir de vous annoncer l'application Cannes en Live pour iPhone (validée in extremis il y a 2 jours par Apple), disponible sur l'App Store.
Olivier
De : Paolo Sorrentino
Avec : Sean Penn, Frances McDormand, Eve Hewson, Judd Hirsch, Simon Delaney
Genre : Drame, Romance
Pays : France, Italie, Irlande
Selection : Compétition
Synopsis : Cheyenne est une ancienne star du rock. A 50 ans, il a conservé un look gothique, et vit de ses rentes à Dublin. La mort de son père, avec lequel il avait coupé les ponts, le ramène à New York. Il décide de poursuivre, à travers l'Amérique, la vengeance qui hantait son père.
Les Notes
Olivier | ![]() |
Nicolas | ![]() |
La critique de Nicolas
Une bouffée d'air frais que ce joli film de Paolo Sorrentino !
Nous suivons, Cheyenne, ex-star de rock (plutôt gothique), dépressif et enfermé dans son temps (20 ans plus tôt). Il se maquille et s'habille comme son personnage de scène, vit dans une maison de taille démesurée, passe son temps au centre commercial avec son amie (Mary) et joue à la pelote basque avec sa femme (excellente Frances McDormand) dans sa piscine vide.
Mais l'ennui le gagne, profondément...jusqu'au jour où il doit se rendre à New York pour voir son père moribond.
A partir de ce moment, commence un classique road movie/parcours initiatique où notre héro atypique va grandir, et donc, enfin, passer à l'âge adulte.
Résumé ainsi, le film ne semble pas plus attrayant que cela. Cependant, il réside une sorte de magie dans le traitement de cette histoire, autour d'un formidable Sean Penn gérant avec maestria le décalage de son personnage, de musiques envoûtantes (apparition de David Byrne du groupe Talking Heads), de personnages originaux et, d'une magnifique photographie.
Personnellement, j'ai été conquis !
De : Alain Cavalier
Avec : Vincent Lindon, Alain Cavalier
Genre : Comédie dramatique
Durée : 105 mn
Pays : France
Selection : Compétition
Synopsis : Pendant un an ils se sont vus et ils se sont filmés. Le cinéaste et le comédien, Le président et son 1er ministre, Alain Cavalier et Vincent Lindon. Dans Pater, vous les verrez à la fois dans la vie et dans une fiction qu’ils ont inventée ensemble.
Les Notes
Olivier | ![]() |
La critique d'Olivier
Thierry Frémaux avait prévenu : "Film extrêmement singulier, extrêmement inventif. L'un des films les plus bizarres que vous verrez à Cannes cette année". Et il avait bien raison. Filmé en caméra HD comme un film "amateur" fait à la maison, ou parfois comme si les personnages s'adressaient à une webcam, ce Pater d'Alain Cavalier est un OFNI (Objet filmique non identifié) : Fiction ? Réalité ? Documentaire ? Les dialogues sont fabuleux (on rit énormément), brillamment joués. Par son originalité, Pater pourrait prétendre aux prix de la mise en scène, au prix du scénario et bien entendu au prix d'interprétation masculine. Une expérience cinématographique qui en déroutera plus d'un, mais que je vous conseille de vivre.
C'est au pas de course qu'Olive et moi gravîmes les hauteurs cannoises pour atteindre la magnifique place de Castre (dans le quartier historique du Suquet) et son non moins grandiose panorama sur la baie de Cannes.
Ce sont avec tambours et trompettes que nous fûmes accueillis par une fanfare folklorique provençale, invitant joyeusement à partager un moment particulier ensemble. Déjà, de nombreux photographes s'amassent autour de la barrière séparant la table du jury du reste du monde. Et autant vous dire que c'était hautement sécurisé !
Monsieur le député maire, Bernard Brochand, nous avait avertis précédemment que des membres de la police de Los Angeles étaient présents pour garantir la sûreté de nos stars (contre l'aïoli ?). Et moi qui avait prévu de leur faire signer une affiche...
Enfin, une fois les quelques photos prises, nous avons savouré le fameux aïoli du maire : de la morue, des légumes vapeur et le tout accompagné d'une mayonnaise à base d'huile d'olive, de pommes de terre écrasées et, bien sûr, d'ail ! (ceci anéantissant toute chance à notre cher célibataire Olivier de conclure ce soir !)
Encore une chouette expérience que nous désirions partager avec vous !
Nicolas
De : Radu Mihaileanu
Avec : Leïla Bekhti, Hafsia Herzi, Hiam Abbass, Saleh Bakri, Biyouna, Sabrina Ouazani
Genre : Comédie dramatique
Durée : 135 mn
Pays : France
Selection : Compétition
Synopsis : Cela se passe de nos jours dans un petit village, quelque part entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Les femmes vont chercher l'eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb, et ce depuis la nuit des temps. Leila, jeune mariée, propose aux femmes de faire la grève de l'amour : plus de câlins, plus de sexe tant que les hommes n’apportent pas l’eau au village.
Les Notes
Olivier | ![]() |
Nicolas | ![]() |
Jérôme | ![]() |
La critique de Jérôme
Magnifique film qui nous a été présenté en dernier jour de ce festival de Cannes 2011 où les excellents films se sont enchainés les uns derrière les autres aussi vite que les vodka martinis…
Réalisé par le roumain Radu Mihaileanu (Le Concert), distribué et produit par Luc Besson, le public a ovationné la fin de la projection par de longs et chaleureux applaudissements pendant près de 20 minutes. A travers la vie des habitants d'un petit village du Maroc, c'est une déclaration d'amour aux femmes et à leur liberté qui nous est offert avec fraicheur, justesse et légèreté. Mais beaucoup d'autres sujets sont aussi abordés et nous pensons fort que le film fera beaucoup parler de lui. Contrairement à Lars Von Trier, l'espoir et l'équilibre entre hommes et femmes sont prônés devant la fatalité et le sacrifice de soi. Toutes les actrices du film sont magnifiques (Leila Bekhti, Hafsia Hersi et la grande actrice palestinienne Hiam Abbass…) et un prix d'interprétation collective est tout à fait envisageable. Beaucoup de répliques marquent et font mouche (« Au lieu de nous couvrir le visage, couvrez-vous les yeux »…). Les magnifiques décors ainsi que les scènes de chants émouvantes et significatives apportent beaucoup au dépaysement général et à la pertinence du propos.
Les hommes de cette histoire n'ont pas le beau rôle et pourtant le réalisateur porte un regard juste et drôle mais tout en restant corrosif. Dans un milieu sec et aride (rappelant celui du cœur des hommes), les femmes vont chercher l'eau qui permet la vie. Tout ce qu'elles réclament en échange, c'est l'amour qui leur est tout autant nécessaire et vital…
Une réussite et un grand coup de cœur !
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