par Jérôme
le 24 mai 2014 à 13:06
Plus ancienne section parallèle du Festival International du Film de Cannes, la Semaine Internationale de la Critique contribue depuis ses débuts à la découverte de nouveaux réalisateurs et de nouveaux courants cinématographiques. Ouverte aux premiers et deuxièmes films, elle décerne un prix depuis 1990. Chaque année, ce sont 7 longs métrages et 7 courts métrages qui concourent pour le Grand Prix de la Semaine Internationale de la Critique. La manifestation accueille également des films hors-compétition témoignant de démarches et de regards originaux. Et cette année, l'organisation de la Semaine de la Critique nous a très cordialement invité à les rejoindre plus souvent et à découvrir les œuvres présentées à la 53ième édition de la manifestation. On les remercie platement car ce fut un plaisir.
Voici une photo de Charles Tesson, le délégué général de la Semaine de la Critique et d'Isabelle Danel, présidente du syndicat français de la Critique :
Parmi la sélection de la 53ème Semaine de la Critique , nous n'avons hélas pu voir plus de films que FLA (Faire l'Amour) de Djinn Carrénard en ouverture, It follows de l'américain David Robert Mitchell et la séance spéciale de Respire de Mélanie Laurent.
Nous avons le plaisir de vous annoncer la liste des grand gagnants qui fut révélée hier soir :
Grand Prix de la Semaine de la Critique et Prix de la révélation France 4 pour The Tribe du réalisateur ukrainien Myroslav Slaboshpytski. Ce film bénéficie d'un extraordinaire bouche-à-oreille et le place grand favori de la Caméra d'Or.
Prix SACD attribué à Hope de Boris Lojkine
Prix Découverte Sony CineAlta du Court Métrage attribué à Young Lions of Gypsy de Jonas Carpignano et enfin le Prix Canal+ du court-métrage va à Crocodile de Gaëlle Denis.
Nous n'avons hélas pas vu le plébiscité The Tribe ni le très remarqué When Animals Dream du danois Jonas Alexander Arnby.
Mais parlons des films que nous avons pu voir :
FLA (Faire l'Amour) de Djinn Carrénard en ouverture :
C'était le second film de ce jeune réalisateur prometteur. Le film dure 2 heures et 45 minutes et je comptais bien découvrir une pépite comme ce fut auparavant le cas en ouverture de la Semaine de la Critique avec La Guerre est déclarée, Le Nom des Gens ou Suzanne en 2013. Hélas les 165 minutes de FLA ont été d'une souffrance terrible. En effet, l'exercice de style outrancier qui utilisé consiste à filmer les protagonistes selon 3 caméras différentes avec un piqué d'image si laid que même Jean-Luc Godard n'aurait jamais accepté de montrer cela à Cannes… Le film est bavard et la caméra bouge trop vite…les dialogues sont légers…une déception que je vous déconseillerai fortement.
Voici toutefois une photo de la sympathique équipe du film
It follows de David Robert Mitchell en compétition
L'Américain David Robert Mitchell revenait à la semaine de la critique en digne héritier de John Carpenter avec un deuxième film "It follows", peuplé de spectres et de morts vivants fantômes. Une excellente surprise qui n'est pas sans rappeler les bons vieux films d'horreur de notre jeunesse. En tous les cas, j'ai frissonné et me suis diverti avec un film sans prétentions mais abouti.
De l'épouvante comme dans les années 80 : David Robert Mitchell filme les couloirs de campus, les rues désertes, les espaces clos avec beaucoup de brio et une belle gestion de l'écran large. Les apparitions différées des zombies léthargiques mais déterminés sont flippantes et l'emballage sexy de la mise en scène et de la bande son \endash nappes de synthés sur des paysages urbains déserts suffisent à combler le cinéphile amateur de fantastique.
On peut aussi appréhender le film sous d'autres angles : peur de devenir adulte, jeunesse sacrifiée, maladies sexuellement transmissibles…les débats sont ouverts !
Et enfin un coup de Cœur pour Respire de Mélanie Laurent en séance spéciale
Pour son second long métrage après Les adoptés, l'actrice/réalisatrice avait envie de faire faire un film sur la détestation et les pervers narcissiques, et a choisi d'adapté le roman Respire de Sophie Brasme. Nous assistons à la manipulation psychologique Sarah (Lou De Laâge), détruisant lentement Charlie (Joséphine Jappy) une jeune lycéenne séduite par le tempérament et le charisme de la nouvelle venue. Salué par une longue standing ovation, Mélanie Laurent signe un film sans prétention, prenant aux trippes le spectateur et révélant (s'il le fallait) le talent de Joséphine Japy et Lou de Lâage.
Mais grâce à la reprise de tous les films à la Cinémathèque Française à Paris , nous allons pouvoir nous rattraper du 4 au 9 juin prochains et nous rattraper sur les films que nous n'avons pas pu voir.
Nous vous donnons donc rendez-vous à la Cinémathèque Française dès le mois prochain avant de retrouver la semaine de la Critique l'année prochaine à Cannes.
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