par Jérôme
le 26 août 2014 à 23:55
Party Girl sort dans nos salles de cinéma hexagonales ce mercredi 27 août, soit 3 mois après le formidable accueil qui lui fut desservi à Cannes en ouverture de la section Un Certain Regard. Une telle place d'honneur en compétition officielle était réservée ces dernières années à des réalisateurs comme Sofia Coppola ou encore Gus Van Sant... Et voilà que, comme ce fut le cas pour la révélation Hunger de Steve Mc Queen (réalisateur depuis oscarisé cette année pour 12 years a slave) en 2007, Party Girl repartit de Cannes avec la prestigieuse Caméra d'Or récompensant un premier long-métrage.
Souhaitons aux 3 co-réalisateurs du film le même succès international ! En soit Party Girl n'a rien de très révolutionnaire : cinéma social, filmé caméra à l'épaule, comme on peut en voir très régulièrement… Mais là où un gris naturaliste aurait débordé chez d'autres cinéastes, la lumière qui émane de Party Girl est beaucoup plus surprenante : içi, on a droit aux spotlights roses et aux lasers verts sur fond de pop…Car Party Girl raconte l'histoire d'Angélique qui, du haut de ses soixante ans, joue le pilier d'un bar de nuit dans l'Est de la France et qui aime encore la fête et les hommes. Angélique se sent pourtant en fin de course…et sur un coup de tête, elle accepte d'épouser Michel, son client régulier fou amoureux d'elle…
Si Party Girl ne se réduit pas aux limites de sa case, c'est en particulier grâce à son héroine en or. Le film est une fiction filmée tel un documentaire et le scénario est en grande partie autobiographique de la vie de l'actrice principale. Angélique Litzenburger est cette héroïne et est aussi la mère de Samuel Theis, coréalisateur et coscénariste du film, mettant donc en scène sa propre famille. Chaque membre y jour son propre rôle et le reste de la distribution est composé d'acteurs non-professionnels. C'est le mariage d'Angélique Litzenburger qui a donnée aux réalisateurs l'idée d'axer le scénario de leur premier long-métrage autour de son personnage.
Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis (les 3 coréalisateurs, tous issus de la Fémis) se sont expliqués lors d'une interview à Cannes : « Le point de départ, c'est un évènement qui a véritablement eu lieu. Le mariage atypique qu'a fait Angélique il y a quelques années. A presque soixante ans, cette unions posait question. C'était comme le bilan d'une vie, celle d'une femme qui n'a connu que le milieu de la nuit et qui s'est résolue tardivement à se ranger. Il y avait là une situation de cinéma formidable à nos yeux ».
Et Angélique du haut de ses 60 « balais » et de son regard aussi brillant que les paillettes de son T-shirt est une héroïne en or ! Le miracle de Cinéma est que Party Girl réussit tous ses paris : trouver l'équilibre entre fiction et documentaire, alternance de mise en scène écrite et improvisée porté par une héroïne excentrique terriblement attachante.
Au final, Party Girl peut se voir comme une magnifique ode à la Liberté : portrait social et portrait de femme « indigne » aussi fière que l'expérience de son bel âge peut lui conférer, et aussi naive et irrévérencieuse que si elle avait 14 ans. Party Girl pourrait bien être votre film « coup de cœur » de la rentrée !
La bande annonce du film :
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