Blog sur le Festival de Cannes 2018, en direct live : stars, photos, vidéos, interviews, montées des marches, tapis rouge, projections, critiques, la croisette et les soirées.
Bonne ballade !
Le festival de Cannes, c'est du cinéma mais il y a aussi le reste ! Notre devoir est de vous raconter ses à-côtés festifs qui ont la fâcheuse tendance à nous rallonger les cernes, à nous priver de précieuses heures de sommeil et surtout à provoquer chez vous, chers lecteurs, une jalousie maladive, une envie viscérale de nous retrouver pour partager ces moments de plaisir !
La malédiction de la journée de la loose fut rapidement vaincue ce mardi par la disparition subite de tout le sucre en poudre et par l'immolation de 2 saucisses Knack, sacrifice rituel préconisé par les indiens Mohawks afin d'obtenir la grâce des dieux avant une journée de chasse. Et les dieux ont été bons avec nous, car nous avons pu profiter de quelques petites joyeusetés bien sympathiques.
Plage Magnum ou les 35 ans de Metropolitan
Des glaces, du champagne et des verrines insolites pour ce cocktail en l'honneur des 35 de Metropolitan. Petite pause fort sympathique dans un cadre agréable !
Villa Schweppes ou à l'abordage du 5 mâts du Club Med !
Quelle idée géniale que ce gros bateau pour faire la fête ! Certes, cela nécessite une logistique incroyable (navettes, contrôle de sécurité avec photo à l'appui en cas de naufrage, surveillance constante par le personnel navigant) mais le jeu en vaut la chandelle ! Villa Schweppes a décidé cette année de s'affranchir des contraintes imposées par la municipalité sur le volume du son et les heures de fermeture pour tout déménager sur ce magnifique bateau : musique omniprésente, piscine, cocktails. Voici ce que ça donne en journée !
VIP Room ou une invitation tout particulière au carré Rémy Martin (grande maison du Cognac)
Ressortir à 1h du matin pour un bain de foule dans les sous-sols luxueux de l'hôtel Mariott était la cerise sur le gâteau ! La faune insolite des nuits cannoises s'y retrouve : stripteaseuses, drag queens, chippendales et danseurs nains sur talons hauts ! Le tout agrémenté de succulents cocktails à base de Cognac et d'un gros "son" ! Une excellente soirée dans un des hauts lieux de la nuit à Cannes !
Bon, nous venons d'apprendre que Kristen Stewart et Jean-Luc Godard seraient absents cette année au festival. Pfff, l'orage approche...
Il y a toujours dans un festival de Cannes, une journée où tout va mal, où les éléments semblent s'être déchaînés contre nous, où, finalement, on aurait mieux fait de rester couchés ! Cette journée, c'était ce lundi 19 mai, et, la malédiction frappa plus particulièrement notre cher Olivier.
Voici quelques événements notables dans ces dernières 24 heures :
- 3h du matin, Seb et moi arrivons de Paris en voiture. Impossible de se garer dans le parking car un véhicule bloque l'accès...ça m'énerve !
- 8h30, Olivier en projo pour Foxcatcher après avoir dormi 4h...il ne se souvient que du générique du début !
- Il pleut
- Olivier rentre à l'appart se reposer et se présente à 14h30 au palais pour la conférence de presse de Maps To The Stars pour filmer l'équipe annoncée au grand complet : David Cronenberg, Robert Pattinson, John Cusack, Julianne Moore, Mia Wasikowska, Sarah Gadon...pas de bol, c'était à 12h30.
- Il pleut et le vent souffle comme un malade...nos projets d'embarquer sur le joyeux 5 mats de la Villa Schweppes tombe à l'eau.
- 17h30, plus de cannesenlive.com, le blog est tombé, enfin pas littéralement, il ne répond plus car notre hébergeur a été victime par de forces obscures d'une attaque de déni de service
- Olivier dort (du coup, j'en profite pour tweeter des messages qu'il ne peut pas contrôler. C'est la curée !)
- 19h, la bonne nouvelle de la journée ! 4 invitations pour la montée des marches pour Maps to the Stars à 22h30...dommage, Seb et moi l'avons vu à midi.
- Au fait, je vous ai dit que Seb a oublié son smoking à Paris ? Heureusement, il a pensé à prendre son K-Way.
- 20h, je fais la popotte pour le premier et dernier repas de la journée : riz sauce arriabiata et saucisses (un plat de roi pour un repas unique)...mince, ça pique ! (certains s'en souviendront demain)
- Olivier râle car y'a pas de sucre pour le café, car il n'y a plus de yaourt aux fruits et que j'ai osé mélanger du nutella dans un yaourt nature, car il n'y a plus de coca... la guerre est déclarée !
- 2h30, le blog est toujours hors service alors que nous avons à publier des articles de folie, des photos de stars interplanétaires (mais toujours pas de Paris Hilton), des vidéos de Robert Pattinson tout nu...
Hop hop hop ! Ne croyez pas en lisant ce petit article que ce que nous avons réalisé mercredi soir pour la cérémonie d'ouverture est monnaie courante pour Cannes en Live. Bien au contraire, nous avons eu une chance de guedin !
Olivier parlerait de probabilités en notre faveur, Jérôme de classe et professionnalisme, mais moi, je vous le dis, on a eu une veine de c..., de malade ! Après avoir obtenu à la sueur de nos fronts, au prix de nos corps d'Apollon, les invitations pour la cérémonie, voici comment les événements se sont déroulés...
Jérôme fut le premier à pénétrer dans le sacro-saint couloir menant au palais. Je vous aurais bien parlé de son aventure, mais non. Il n'a qu'à écrire des hors champs lui ! Olivier et moi arrivâmes in extremis au pied des marches mais nous fûmes rapidement bloqués par la foule, retenue à cause de 3 égéries de L'Oréal, Gong Li, Laetitia Casta et Blake Lively qui se pavanaient sur le tapis. Franchement, y'en a qui ont que ça à faire ! Le temps de faire le point sur la situation, qu'Olivier profita du mouvement de foule pour se mettre en position d'attaque, téléphone chargé et prêt à tirer.
Tel le saumon remontant la rivière Tatshenshini, j'usai alors de toutes mes facultés physiques pour rattraper Olivier, déjà distant de plusieurs mètres. J'hurlai et l'implorai de m'attendre, mais comment raisonner un fauve qui s'apprête à baffrer ?
Et durant un court moment, la foule se dispersa et je me retrouvai derrière Gong (on s'appelle comme ça maintenant). Sonné par la rencontre avec la belle, je mitraillai avec mon smartphone en espérant que la jolie chinoise se retourne et me sourit en souvenir de ... (de rien en fait). Mais en vain. Du coup, j'ai eu son dos, son dos et encore son dos. Un beau dos, ça, c'est certain !
Puis vint Laetitia qui daigna, elle, se retourner (on sent qu'elle a du métier). Cela m'a permis d'obtenir enfin des photos validées et publiées sur le blog. Le début de la réussite dans ma nouvelle carrière de photographe !
Mais ma joie fut de courte durée. Je réalisai alors qu'Olivier avait un angle d'attaque bien meilleur que le mien. Toutes ces belles nymphes avaient été shootées par ses soins de face et de jambes aussi ! Plus la belle Blake Lively, dont la photo a fait déjà le tour du monde (retweetée plus de 500 fois). Chacun son job me direz-vous !
Bon, ben moi, je vais enfiler mon tablier et me mettre aux fourneaux...faut bien nourrir tout ce beau monde ! Je dois avoir une lessive à faire tourner aussi...faut que je vérifie...
En 1979, la ville de Cannes prenait la décision de construire un nouveau palais sur l'emplacement du casino municipal, et en 1983 sortait de terre le Palais des Festivals et des Congrès. 30 ans plus tard, un chantier de rénovation et d'embellissement de 23 millions d'euros sur 3 ans est lancé. Voici la vision cible du Palais après les travaux :
Prévue durant les étés 2013, 2014 et 2015 (pour ne pas gêner l'activité commerciale du Palais), la première phase a été réalisée l'été dernier :
- Modernisation extérieure du Palais grâce à la mise en lumière de la façade du Grand Théâtre Lumière et la revalorisation des célèbres marches par l'utilisation de marbre blanc « Sky White » à la place de la pierre existante. Les 24 marches sont aujourd'hui éclairées par des luminaires intégrés en LED. Un faux plafond lumineux et des mises en lumières adaptées feront de chaque tapis rouge un moment unique.
- Rénovation du Grand Théâtre Lumière : Restructuration du foyer, pour partie par la démolition et le réaménagement des locaux existants, pour accroître les volumes et augmenter la luminosité. Dans la salle, remise en état des murs et du plafond, réaménagement du nez de balcon, et remplacement de certaines installations (scénographie et éclairage) pour apporte un aspect plus moderne au Grand Auditorium.
Et aussi : remise à niveau esthétique des neufs petits auditoriums du Palais, et réfection des 16 bureaux organisateurs.
Les travaux prévus en 2014 et 2015 :
- Remplacement et agrandissement de la verrière "façade Est" du Grand Théâtre Lumière en 2014, puis aménagement en 2015.
- Remplacement du revêtement au sol et des 2 300 fauteuils du Grand Théâtre Lumière durant l'été 2014
- Mise en lumière de la façade, harmonisation du parvis et réfection de la montée des marches pour la zone du Théâtre Debussy
- Création d'une surface complémentaire de 260 m2 commercialisable en 2015
- Amélioration de l'accessibilité pour les personnes à mobilité réduite et de la sécurité avec la création d'une nouvelle issue de secours au balcon du Grand Théâtre Lumière
Après 6 jours de festival, nous sommes maintenant en mesure de vous informer de l'actualité locale. Notre professionalisme exemplaire nous a obligés à, encore une fois, tout voir, tout raconter, tout essayer. C'est une mission que nous payons au prix fort de précieuses heures de sommeil, de repas manqués et de pieds endoloris par de longues heures de marche...et je ne vous parle pas du calvaire de voir tous ces films en avant première, dans une salle trop grande pour l'intimité, trop confortable et trop noire pour rester éveiller.
Les premiers jours du festival n'ont été que pluies diluviennes, les moussons cannoises comme on a appris à dire dans le coin. Le jour de l'ouverture du festival et pour la projection de Gatzby le Magnifique, nous avons patienté une heure pour rentrer sous une pluie battante tombant de tous les côtés, même d'en bas. Nous avons dû perdre chacun quelques centimètres dans cette histoire ! Et cela a duré quatre jours sans discontinuer.
Mais, toujours fidèles au poste et bravant tous ces obstacles, nous avons continué notre mission journalistique avec le succès que vous connaissez. Mais, bien que certains membres de l'équipe m'aient attaché pour m'empêcher de parler, je sors quelques doigts de mes liens pour vous relater nos échecs cuisants comme... PARIS HILTON !
Oui Paris Hilton est présente au festival de Cannes, et ce pour la deuxième année...et non, vous ne la verrez jamais sur le blog car nous sommes maudits ! Est-elle née sur un cimetierre indien ? Porte-t-elle des talismans protecteurs Louboutin ?
Ce n'est pas que nous vouons un culte à cette déesse de la luxure, mais elle est tellement représentative d'une sous culture people, qu'elle en devient fascinante. Notre professionalisme nous aurait-il poussés à voir son célèbre film ?
Déjà, l'an dernier, nous l'avions raté à dix minutes près à la Terrazza pour aller voir un nanar en séance de minuit. Et cette année...
A la sortie de la séance "The Bling Ring", nous étions, Olivier et moi, transportés dans un autre monde. Toutes les stars du film, les personnalités du Jury et autres étoiles filantes se trouvaient à portée de "shooting" : Emma Waston, Sofia Coppola, Ludiwine Sagnier, Thomas Vinterberg...une véritable orgie. Ravi de mon autographe de Sofia et de mes quelques clichés d'Emma, Olivier me rejoint alors, affichant son petit rictus de "Mon gars, j'sais pas ce que tu as chopé comme photo, mais là, j't'enterre grave !". Effectivement, il m'expliqua "J'ai croisé Paris Hilton et je l'ai filmée en train de me dire "Bonjour Cannes en Live !"". Ca y était ! Le mauvais sort était rompu, la malédiction envolée. Une véritable consécration pour le blog, une promesse de plusieurs millions de nouveaux abonnés Twitters fans de sacs Prada et de Chihuahuas...jusqu'au soir, où nous constatâmes (comme Jason) que nous avions une jolie vidéo de pieds...plein de pieds, de toutes formes, de toutes les couleurs...des pieds quoi. Dans le jargon, on appelle ça une petit loupé ou plus techniquement "Bordeljaiencoreinverséleboutondelacaméra".
A suivre...la vidéo des 15 minutes de noir (ou plus techniquement "Bordeljaioubliedenleverlecachedelacamera") et la malédiction continue avec "Tiens, si on allait voir un nanar à minuit alors que Jacques Audiard et Bérénice Béjo sont à la Terrazza !"
Jeudi dernier a eu lieu la traditionnelle conférence de presse de Gilles Jacob et Thierry Frémaux, respectivement Président et Délégué Général du Festival de Cannes s'il fallait le rappeler. Les 2 hommes forts de Cannes sont parfaitement rodés pour cet exercice de style dont le déroulement bien huilé semble immuable : le premier ouvre la conférence avec son « mot du Président » pendant 5-10 mn, et le second présente la liste des films qu'il a retenu en sélection officielle, en finissant par la Compétition histoire de ménager le suspense.
Un changement dans la tradition
Un changement notable est cependant à signaler cette année dans la « tradition » : le lieu. La conférence s'est en effet déroulée dans la grande salle de l'UGC Normandie, sur les Champs Elysées, et non au Grand Hôtel comme ce fût le cas pendant de nombreuses années. Ce n'est certes pas une première (la conférence a déjà eu lieu au Gaumont des mêmes Champs Elysées), mais on s'était habitué au prestige, au luxe du Grand Hôtel (souvenez-vous de la conférence de presse 2011 , et de la vidéo de la conférence de presse 2012 ). J'ai cru un moment à une projection de bandes annonces ou d' extraits justifiant le changement de lieu. Mais non, juste la projection de la petite vidéo d'animation de l'affiche officielle :
Oui la salle est plus grande que celle du Grand Hôtel (pour une présence plus importante des médias ?), oui les fauteuils sont plus larges et confortables que les chaises de l' Intercontinental, mais alors côté réception réseau… c'est archi pourri ! Vous me direz, ce n'est pas dans une salle de ciné que l'on s'attend à capter le mieux. Je vous l'accorde.
Pas de réseau !
Dans la salle 1 de l'UGC, que du Edge, pas de 3G. Autant vous dire que dans ces conditions de l'âge de pierre smartphonien, ce fût l'horreur pour le Live Tweet promis ! Si au début de la conférence j'arrivais difficilement à envoyer mes tweets (mais au moins ils partaient), lorsque Thierry Frémaux est arrivé à la liste des films en compétition, ce fût le black-out ! Tout le monde dans la salle essayait de Tweeter, d' envoyer des mails, de poster des articles… Bilan : réseau engorgé, complètement saturé. Rien ne pouvait être envoyé. Plus rien. Que dalle. Nada. Walou. Bref, c'était comme envoyer des SMS le 31 décembre à minuit. Mais avec des tweets, et en plein mois d'avril.
Ne me laissant pas abattre, c'est avec une dextérité que je ne (me) soupçonnais pas, que je tweetais aussi vite que possible les films en compétition (tout en sachant que l'envoi des tweets planterait). Plus vite en tout cas que l'apparition des messages d'erreurs des tweets précédents, tweets que je m'empressais de renvoyer immédiatement tout en sachant qu'ils ne passeraient pas d'avantage. Bilan des courses ? Une tendinite des 2 pouces, et aucun tweet sur la compétition envoyé. Pour être précis, aucun tweet n'a réussi à quitter l'UGC… avant que je ne quitte moi-même l'UGC. Bref, c'est sympa le "Live Postponed tweet" sur les Champs Elysées. En tout cas c'est un nouveau concept que personne n'a voulu me piquer. Vous voulez savoir à qui je ressemblais à ce moment-là ? Et bien voila…
Bref, vivement un retour au Grand Hotel en 2014 !
Le mot du président
Je vous l'ai dit, le rendez-vous annuel Parisien du Festival de Cannes commence toujours pas le « mot du Président ». Le passage qui m'a le plus marqué est celui où Gilles Jacob parle du Festival comme « la maison où viennent s' abriter les artistes en danger ». Pour en savoir plus, vous pouvez lire le discours disponible en intégralité ici .
La sélection
Une « Croisette joyeuse, généreuse, comme la sélection pleine d'auteurs, de cinéma, de découvertes, de surprises même, et de stars ». Voici la promesse de Thierry Frémaux dans son introduction, ajoutant que « Dans la sélection que l'on va dévoiler, vous allez trouver des gens dont la présence vous surprendra, d'autres gens dont la présence vous rassurera. Des cinéastes qui viennent pour la première fois en sélection officielle ou en compétition, et des cinéastes qui viennent depuis longtemps ». Quant au mythe de la sélection bouclée dans la nuit précédente, et bien sachez que 2 films sélectionnés en compétition n'ont été vus que 48h avant l'annonce : Nebraska de Alexander Payne et La vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche.
Steven Spielberg très impliqué
Le futur président du Jury s'est senti très impliqué dans le choix des films pendant la phase de sélection. Au point pour Thierry Frémaux de sentir la tête du metteur en scène « au-dessus de son épaule », à coup de « Ah oui oui prends ça… Non ne prends pas çà… ». Si le délégué général est le seul décideur de la sélection, je pense qu'il n'a pas dû être simple pour Thierry Frémaux de dire non à Spielberg !
« Les grands auteurs font les grands films »
Avant d'annoncer la liste des films, Thierry Frémaux a lui-même désamorcé la critique « de s'entendre dire après chaque présentation de sélection : il y a quand même beaucoup ''d'habitués'' ». La précision « On n'aime pas beaucoup le terme ''d'habitué'', on aime les cinéastes supposés ''habitués'' » nous a amené tout droit vers ce qui est probablement la réplique culte - presque un slogan - du Délégué Général (je vous en parlais en 2011 ) : « Les grands auteurs font les grands films ».
''C'est pas faux'', dirait sans doute Karadoc dans Kaamelott ! « Pourquoi se priverait-on, au nom du supposé renouvellement permanent, de ces auteurs ? ». La réponse étant évidemment dans la question, voilà pourquoi « nous retrouverons avec plaisir un certain nombre de gens qui vont venir donner de leurs nouvelles sur le plan artistique, et donner à travers leur film des nouvelles du cinéma mondial ».
Les rumeurs et les absents
La prise de parole de Thierry Frémaux (après le discours de Gilles Jacob) signe le coup d'envoi de la partie annuelle de « Loto Bingo » où chaque participant attend fébrilement l'annonce des films de sa propre sélection idéale. « Le jeu des rumeurs est un jeu qui même nous nous amuse », commente Thierry Frémaux, ne pouvant s'empêcher d'ajouter avec un sourire « On apprend parfois même des trucs » !
Les cinéastes mentionnés dans les « gazettes » (sic) que l'on ne retrouve pas en sélection ne sont pas forcement de gens qui ont été refusés. Mais tout simplement « que leur film n'était pas prêt et qu'il n'a donc pas été question de sélectionner ». Parmi les absences notables, je retiendrai personnellement Knight of Cups de Terrence Malick avec Christian Bale et Natalie Portman, et Nymphomaniac films en 2 volets de Lars Von Trier. Mais pour ce dernier, nous savions depuis une annonce en marge du Festival de Berlin qu'aucun de ses 2 films ne seraient prêts à temps pour Cannes.
Thierry Frémaux, sans citer de noms, a également confié à l'AFP regretter le refus de certains metteurs en scène de ne pas faire partie de la sélection s'ils n'étaient pas en Compétition. Difficile de ne pas songer au Congrès d'Ari Folman ( Valse avec Bachir, en compétition en 2008) qui fera cette année l'ouverture de la Quinzaine des réalisateurs.
Une seule femme en compétition
Vous vous en souvenez probablement, l'an passé la Compétition n'était composée que films réalisés par des metteurs en scènes « hommes ». Il n'en fallait pas moins pour que Thierry Frémaux soit attaqué de toute part par les féministes. Avec une seule femme en Compétition cette année (Valérie Bruni Tedeschi avec Un château en Italie), la question fût donc posée à Thierry Frémaux de savoir s'il avait tenu compte de la polémique pour la sélection 2013.
La réponse fût en substance la même que l'année dernière : « Les œuvres que vous aurez sous les yeux, bientôt, sont des œuvres faites par des artistes et par des cinéastes dont a priori nous ne préjugeons pas de leurs qualités selon qu'elles sont réalisées par des hommes ou par des femmes ».
Pour ma part, je soutiens la ligne de Thierry Frémaux. La mise en place de quotas, c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres comme dirait Gad Elmaleh. Si l'on accepte la mise en place d'un quota homme/femme, que répondre à de jeunes réalisateurs (Xavier Dolan par exemple) qui demanderaient des quotas jeune/vieux ? Et pourquoi les Iles Féroé ne réclameraient-elles pas à leur tour des quotas par pays ? Seule la « qualité » du film doit compter même si, j'en conviens, celà reste un critère subjectif, contestable et donc contesté.
Les anecdotes
Pour moi qui ai eu la chance de participer aux 3 dernières conférences de presse du Festival, je peux témoigner que ce n'est vraiment pas la même de chose de découvrir la sélection officielle d'un coup dans les médias, et découvrir la sélection « en live », film par film. Pourquoi ? Parce que cela permet de savourer unitairement l'annonce de chaque film (et le marquage de point au « Loto Bingo » si vous suivez), mais surtout cela permet de connaître toutes les petites anecdotes de Thierry Frémaux, dont je ne peux m'empêcher de vous rapporter certaines d'entre elles :
Nous avons appris que les frères Coen (Palme d'or 1991 pour Barton Fink, et à 2 doigts de la palme d'or en 2007 pour No Country For Old Men) seraient contents de retrouver leur « oncle Gilles » puisque c'est comme ça qu'ils appellent Gilles Jacob.
A propos du film Jimmy P. d'Arnaud Desplechin avec Mathieu Amalric et Benicio Del Toro, Thierry Frémaux raconte avoir reçu un SMS du célèbre acteur Porto-Ricain la nuit précédant l'annonce, lui demandant s'il devait racheter un smoking ! La réponse est oui.
Quant à la sélection de Behind The Candelabra avec Matt Damon et Michael Douglas, le Délégué Général nous apprend que « Steven Soderbergh voulait être hors compétition au début lorsque l'on a vu son film il y a très longtemps, et puis on l' a convaincu de venir en compétition d'abord pour la qualité de son travail et aussi parce qu'il a annoncé que ce serait son dernier film (…) Or son premier film est venu à Cannes : c'était Sexe, mensonges et vidéo, et il a gagné la Palme d' or. Nous lui souhaitons donc la même fortune avec ce film (…) Steven est réputé pour faire des mails extrêmement laconiques. Je lui ai fait un long mail pour les donner les bonnes raisons que nous avions de l'inviter en compétition et mon mail se terminait par 'Say Yes', et sa réponse fût… 'Yes' »
Only God Forgives, le très attendu film de Nicolas Winding Refn ( Drive) refaisant équipe avec Ryan Gosling a été qualifié de « film radical et punk de cette sélection » tout en précisant que nous ne devions pas nous attendre à un Drive 2 !
« Annonce bien que je suis polonais ! » a demandé Roman Polanski à Thierry Frémaux. Le réalisateur, qui concourra pour la palme d'or 2013 avec La Vénus à la fourrure, se retrouve en effet dans la même situation que Michael Haneke et son Amour l'an passé (une œuvre française par un réalisateur autrichien). « Dire quelle est la nationalité d'un film est de plus en plus difficile ».
Concernant The immigrant, le nouveau nom du film de James Gray connu jusqu'alors sous le titre Low Life, Thierry Frémaux n'a pu s'empêcher de taquiner la presse : « Nous verrons avec James Gray si la tradition de sa présence à Cannes sera la même que d'habitude, c'est à dire un film accueilli à Cannes de façon partagée et grand succès lors de sa sortie en salle ».
Enfin, nous aurons 2 Gatsby pour le prix d'un, puisqu'outre la présence de Léonardo Di Caprio en ouverture du Festival pour le Gatsby le magnifique version 2013 par Baz Luhrmann, Robert Redford ( Gatsby le magnifique version 1974) sera également présent sur la Croisette pour All Is Lost, le nouveau film de J.C. Chandor à qui l'on doit l'excellent Margin Call.
Les chiffres
Pour ceux préférant les chiffres aux lettres, la sélection Cannoise 2013 c' est...
1858 films soumis cette année, contre 1779 l'année dernière, et 1670 en 2009.
100 films dignes de la considération du Festival, pour seulement 50 à 60 films retenus en sélection officielle
Spécifiquement pour la compétition :
19 films à ce jour, ce qui laisse une porte ouverte pour un ou 2 films de plus, ou la bascule d'un film hors compétition en compétition comme ce fût le cas pour The Artist il y a 2 ans.
5 films de réalisateurs français : Un château en Italie de Valeria Bruni-Tedeschi, Jeune et jolie de François Ozon, La vie d'Adèle de Abdellatif Kechiche, Jimmy P. de Arnaud Desplechin, Michael Kohlhaas de Arnaud des Pallières.
2 autres films francophones : La Vénus à la fourrure de Roman Polanski (réalisateur polonais donc) avec Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric, et Le Passé d' Asghar Farhadi (réalisateur iranien) avec Bérénice Béjo et Tahar Rahim.
4 films de réalisateurs américains (l'effet Spielberg ?) : Inside Llewyn Davis de Ethan Coen et Joel Coen, The Immigrant de James Gray, Behind The Candelabra de Steven Soderbergh, Nebraska de Alexander Payne
1 seule femme en compétition, Valérie Bruni Tedeschi pour Un château en Italie.
Plusieurs semaines se sont déjà écoulées depuis le départ de Cannes. En ce qui me concerne, je n'y aurais passé que 5 jours mais ai pu y découvrir près de la moitié de la sélection officielle et le film de Xavier Dolan que j'attendais grandement. Et surtout y retrouver cette frénésie si envoûtante et presque indescriptible...
Après 5 jours de vie au rythme du festival (on ne se rend pas compte à quel point c'est épuisant), quitter Cannes en pleine action et suivre les aventures de mes acolytes sur le blog fut une épreuve plus difficile que prévue. On dit souvent que l'on doit redescendre des "étoiles" vers la vraie vie après le festival. A posteriori, je mesure les effets (et les ravages) de l'état d"addiction" à la fièvre de Cannes et de l'état dans lequel on peut soi même délicieusement se perdre... Plus rien n'existe à part voir des films ! Nous nous transformons en des créatures assoiffées d'invitations prêts à tout pour vivre de grands moments de Cinéma. Des obsessions comme celles d'aller voir tous les films du jour en compétition, de pouvoir revoir un maximum de personnes présentes également sur Cannes, ou encore d'accéder à toute soirée ou autre évènement prisé... Toutes ces choses qui normalement nous semblent éphémères deviennent vitales à Cannes !"J'accède donc je suis"...
Du coup, ces 10 jours de vie décalée de festivalier plongé dans la bulle cannoise et qui court constamment nous mettent dans un tel état d'épuisement que l'annonce du palmarès s'apparente à une délivrance qu'on ne veut même pas reconnaître. Vous pourriez nous taxer de masochistes - vous n'auriez pas tort - mais nous avons pris un pied fou à vivre cela aussi intensément !!! Nos humeurs se transforment également face à la fatigue et au rythme incessant : sans parler de la frustration de ne pas pouvoir rapporter plus par manque de temps...et de sommeil ! C'est aussi une des raison pour laquelle l'annonce du palmarès éveille toujours des sentiments et réactions passionnées : quand arrive le palmarès, la Croisette est remontée à bloc, chacun défendant ses coups de cœur avec passion et le peu d'énergie qui lui reste...
Et cette année les prix accordés par le jury de Nanni Moretti font des remous : Carlos Reygadas que la presse avait sifflé et dont la mise en scène était qualifiée de prétentieuse, double prix d'interprétation pour les actrices du film de Christian Mungiu et rien pour Marion Cotillard, prix du jury au grand Ken Loach pour la part des anges, sympathique mais pas indispensable, Reality de Matteo Garrone qui a endormi la Croisette et dont le message enfonce un clou déjà planté... Heureusement que la palme d'or à mis (presque) tout le monde d'accord.
Je dis bien presque car Amour a beau être un très beau film qui ne laissera personne indifférent, son point de vue narratif détaché, cru et pragmatique pour rapporter les derniers jours de vie du couple d'octogénaires laissera un grand nombre de spectateurs hermétiques au message profond. On est en droit de préférer le cinéma de Jacques Audiard pour rapporter également de l'Amour dans le magnifique De rouille et d'os. Jacques Audiard donc qui est pour moi un grand oublié du palmarès du jury. Egalement Holly Motors et Mud avaient conquis les festivaliers et furent oubliés... Et compte tenu de l'état du festivalier en fin de marathon que je vous décrivais plus haut, les réactions passionnés du public de la salle Lumière à l'annonce de certains prix s'expliquent.
La sélection du festival de Cannes 2012 pour laquelle je vous avais exprimé ici et là toutes mes attentes positives, sur le papier, m'apparaît a posteriori comme une satisfaction en demi-teinte : deux "grands" noms qui ne m'ont pas déçu au milieu hélas de trop de déceptions et une absence de surprises de la part des "outsiders" contrairement à l'année dernière. Comme il est étonnant de voir que le palmarès du jury est en fait à l'image de cette impression contrastée... Je me suis consolé depuis en allant voir quelques blockbusters hollywoodiens mais ils m'apparaissent aussi bien fades... Les effets secondaires de Cannes me rendraient-ils exigeant ? A moins que je ne vieillisse moi aussi :-)
En tous les cas, j'ai grand hâte de découvrir en salle Mud, et Les bêtes du sud sauvage, Caméra d'Or plébiscitée.
L'Amour avec un "A" majuscule était au cœur des sujets des films de Cannes (même au Certain Regard). Un Amour du Cinéma qui me fait dire que l'an prochain, je retournerai à nouveau en parfait "addict" que je suis aux pieds des marches du Palais des festivals retrouver mon dealer Cannois préfèré !
Il me faut répondre rapidement à LA question que nous posent tous les fans et groupies de cannesenlive : "mais bon sang de bois, que faisiez-vous la nuit du 17 au 18 mai 2012 ? Que s'est-il passé pour que nous (les fans inconditionnels de la première heure) soyons privés de vos nouvelles du front le 18 au matin ?"
J'ai eu beau prétexter les excuses les plus audacieuses (grève RATP, rupture de caténaire, panne mondiale d'Internet, bouton droit de la souris absent sur le MAC,...), j'ai tout de même senti qu'on ne vous la fait pas à vous !
Du coup, jouons carte sur table : nous avons bossé nos relations publiques dans trois soirées différentes.
Premièrement, la Terrazza Martini, curieusement déserte (la soirée d'ouverture de la villa des Inrocks et son concert de Gossip y était sûrement pour quelque chose). Ensuite, le VIP room et sa soirée INA (étrangement vide suite, peut-être, mais je n'en mettrais pas ma main à couper, à la soirée des Inrocks et toujours son concert de Gossip). Nous avons pu faire la connaissance de Michel Drucker (animateur de télévision et de radio), qui nous a gentiment accordé quelques instants.
Enfin, nous avons terminé la nuit au Magic Garden, beaucoup plus animé ! Normal Beth Ditto, la chanteuse de Gossip, était présente ! Son concert devait être terminé.
Vous comprenez maintenant que dans de telles conditions, il est difficile de faire un travail sérieux pour le blog. Il est de notre devoir journalistique d'explorer les différentes facettes de Cannes pour vous en faire profiter. Un véritable sacerdoce !
Bientôt, un article sur la gastronomie pendant le festival ! Promis ! A suivre...
Oliv' et moi arpentons la Croisette, tels deux fauves en quête d'une proie alléchante à rajouter à notre tableau de chasse. Mais ce soir, le vent est contre nous, les stars doivent nous sentir de loin car nous n'avons rien à nous mettre sous la dent : l'ambiance est plutôt à la vérification du matériel avant l'ouverture de la chasse.
Côté plateau du Grand Journal : rien, keud, nada. A tel point qu'Oliv' décide de faire des supers effets de profondeur de champs avec son 18/50 mm en contre-plongée-double-flips de la Croisette.
Moi, prenant toujours mon rôle de rabatteur très au sérieux, j'inspecte l'entrée du Martinez, avec la nonchalance de celui-qui-n'est-pas-intéressé (mais beaucoup quand même). Soudain, les flashs crépitent, la foule hurle, le tonnerre gronde, la caravane passe. Deux stars de premier choix déboulent du palace, direction la plage : Bill Murray et Wes Anderson (pas du menu fretin ça Madame !)
N'écoutant que mon instinct de prédateur et motivé par l'excitation de la meute, j'attire l'attention de mon acolyte aussi subtilement et discrètement que possible : "OLIV' ! Les deux gars là ! Chope-les !"
Le piège se referme alors sur les deux victimes, qui, acculées ne résistent pas et se soumettent alors...Voici les dernières images avant la curée...âmes sensibles s'abstenir.
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