C'était loin d'être gagné tant elles étaient prisées, mais c'est grâce à 4 invitations que nous avons pu assister à la cérémonie de clôture du 64e Festival de Cannes.
Le président Robert De Niro, acclamé chaleureusement par le public, a dévoilé le palmarès de son jury :
Palme d'Or
The Tree Of Life de Terrence Malick
Grand Prix du jury (ex aequo)
Le gamin au vélo des frères Dardenne
Il était une fois en Anatolie de Nuri Bilge Ceylan
Prix du jury
Polisse de Maïwenn
Prix de la mise en scène
Drive de Nicolas Winding Refn
Prix du scénario
Footnote de Joseph Cedar
Prix d'interprétation masculine
Jean Dujardin pour The Artist
Prix d'interprétation féminine
Kirsten Dunst pour Melancholia
Caméra d'or
Las Acacias de Pablo Giorgelli
Alors que le Jury est en train de délibérer, Cannes en Live vous propose son palmarès 2011, reflétant nos préférences et non d'éventuels pronostics. L'exercice a été particulièrement compliqué pour nous cette année, tant la sélection était de qualité (jetez un oeil au tableau des critiques pour vous en rendre compte). Plusieurs tours de scrutin ont été nécessaires avant que la fumée blanche ne s'élève enfin : Habemus Palmaresum !
Palme d'or : The Tree Of Life de Terrence Malick (à l'unanimité)
Grand Prix du Jury : Polisse de Maïwen
Prix du Jury : La source des femmes de Radu Mihaileanu
Prix d'interprétation masculine : Michel Piccoli pour Habemus Papam
Prix d'interprétation féminine : Tilda Swinton pour We Need To Talk About Kevin (à l'unanimité)
Prix de la mise en scène : La peau que j'habite de Pedro Almodovar
Prix du scénario : The Artist de Michel Hazanavicius
Caméra d'Or : Michael de Markus Schleinzer
Le principe du vote fait que certains films moins vus par les membres de l'équipe ont mécaniquement moins de voix à l'arrivée, bien qu'ils aient de bonnes notes, comme Pater, This Must Be The Place, Melancholia, Ichimei, ou encore Drive. Nous devons aussi préciser que n'avons pas vu Le Havre, Footnote, et Hanezu No Tsuki.
Rendez-vous ce soir à 19h en Grand Théatre Lumière pour suivre la cérémonie de clôture en direct grâce aux tweets de Cannes en Live !
On a tout essayé : morse, pigeons voyageurs, signaux de fumées... Mais pour vous permettre de suivre le Festival comme si vous y étiez, partout, tout le temps, rien de tels que les réseaux sociaux. Vous pouvez dès à présent devenir fan de la page Facebook et vous abonner au fil Twitter de Cannes en Live !
Mais comme on n'arrête pas le progrés, et que Cannes en Live ne lésine pas sur les moyens, nous avons le plaisir de vous annoncer l'application Cannes en Live pour iPhone (validée in extremis il y a 2 jours par Apple), disponible sur l'App Store.
Olivier
C'est au pas de course qu'Olive et moi gravîmes les hauteurs cannoises pour atteindre la magnifique place de Castre (dans le quartier historique du Suquet) et son non moins grandiose panorama sur la baie de Cannes.
Ce sont avec tambours et trompettes que nous fûmes accueillis par une fanfare folklorique provençale, invitant joyeusement à partager un moment particulier ensemble. Déjà, de nombreux photographes s'amassent autour de la barrière séparant la table du jury du reste du monde. Et autant vous dire que c'était hautement sécurisé !
Monsieur le député maire, Bernard Brochand, nous avait avertis précédemment que des membres de la police de Los Angeles étaient présents pour garantir la sûreté de nos stars (contre l'aïoli ?). Et moi qui avait prévu de leur faire signer une affiche...
Enfin, une fois les quelques photos prises, nous avons savouré le fameux aïoli du maire : de la morue, des légumes vapeur et le tout accompagné d'une mayonnaise à base d'huile d'olive, de pommes de terre écrasées et, bien sûr, d'ail ! (ceci anéantissant toute chance à notre cher célibataire Olivier de conclure ce soir !)
Encore une chouette expérience que nous désirions partager avec vous !
Nicolas
Comme l'a justement souligné Julien et confirmé mon spécialiste es Bond, Martial, James boit son Martini Vodka "Shaken, not stirred" soit littéralement "secoué, non agité", ce qui est couramment traduit par "Au shaker, pas à la cuillère". Alors, pourquoi pas l'inverse ? Parce que James est une petite frappe qui n'y connait rien. Certes, Monsieur Bond a de la classe, Monsieur couche avec tout ce qui bouge (mais pas au sofitel), Monsieur est capable de sauver le monde...mais les cocktails, c'est pas son fort. Désolé d'être aussi franc mais il fallait que ça sorte.
Un cocktail "shaken", donc secoué avec de la glace, brise la glace et, par conséquent, dilue le mélange, le rendant plus rafraichissant mais moins goûteux. De plus, le shaker produit une légère mousse qui évente les arômes.
Par contre, quand le mélange de martini-vodka se fait, délicatement et amoureusement, à la cuillère, une alchimie magique opère. Les papilles sont excitées, le palais suavement caressé, le buveur abasourdi par la douceur de la mixture. Ensuite, l'amertume du vermouth reprend ses droits et invite au voyage (en tout cas, à s'en reprendre une petite lampée !).
Voici une démonstration en image de Sylvain, champion du monde toute catégorie de Goldfinger !
Nico
Voilà plusieurs jours que je voulais voir parler du quotidien à Cannes des professionnels (et oui y en a beaucoup qui bossent à Cannes !) afin de vous apporter quelques explications sur ma tête du jour (que vous ne verrez donc pas en photo ? ). Car à dormir 3 ou 4 heures par nuit, et enchainer les évènements à un rythme marathonien, on finit forcément par être un petit peu marqué…
On parle souvent des soirées tardives cannoises comme les endroits où il faut être vu. Ce n'est pas faux et ce n'est pas un mythe mais on parle peu des cocktails organisés sur les plages ou dans les hôtels sont des endroits imparables pour y faire de bonnes rencontres.
C'est ainsi que l'équipe de Cannes En Live a eu le plaisir de participer au cocktail de la manifestation ParisFX (dédié au savoir faire en matière de technologies 3D et d'effets spéciaux « made in France ») organisé par la Commission du film de la région Ile de France et le magazine Variety sur la terrasse du Grand Hôtel. 2 hôtes de qualité donc pour une manifestation annuelle qui gagne fort à être connue et qui avait accueilli Terry Gilliam l'an dernier car lui aussi avait choisi les talents français pour son nouveau film d'animation en tant que producteur (et non pas réalisateur). Sans compter sur la joie de retrouver les amis comme Stéphane des studios de chez TITRA TVS, Jean-Charles de Framepool ou encore Nicolas et Barbara de touscoprod.com...
Une première bonne nouvelle : il ne pleuvait pas ce jour là ! Nous avons pu y croiser parmi d'autres les organisateurs du salon Paris FX, les organisateurs du festival d'Annecy, et les producteurs du film Soul Man 3D (Blacklight movires) actuellement en cours de développement. Soul man 3D sera le prochain film de Guillaume Ivernel (a qui on doit l'excellent « Chasseur de Dragons »). Et quel plaisir de voir que des pros qui se démènent avec autant de passion pour donner naissance à des projets innovants et ambitieux.
Le lendemain, un autre cocktail organisé au Carlton Cinéma Club et le London film club se tenait à l'hôtel Carlton. De nombreux producteurs anglais s'y trouvaient et rien d'un tel qu'un bon verre de vin à la main pour échanger sur ses projets de film.
Des cocktails comme ces deux là, il y en a tous les jours pendant le festival. Vous me direz que c'est un boulot bien sympathique que de participer à tous ces cocktails mais il faut se rendre à l'évidence que c'est bel et bien dans ces endroits là que les projets de films débutent très souvent. Le plus frustrant en fait, c'est qu'il y en a tellement, et parfois en même temps, qu'il faudrait se cloner pour arriver à tout couvrir.
Les journées d'un festivalier professionnel pendant le festival s'articulent donc entre cafés rencontres, cocktails networking, réunions, projections et soirées festives si toutefois, au milieu de tout cela, on a réussi à dégotter les précieuses invitations (projections et soirées donc).
Mieux vaut se munir de bonnes chaussures, et de comprimés de Vitamine C !!! Sinon il va falloir faire appel aux pros des effets spéciaux rencontrés au cocktail du Paris FX pour retravailler nos bouilles dans les vidéos du blog …
Jérôme
Cette année, nous avons le privilège de participer aux festivités de la Terrazza Martini. "The place to be" lance certains journaux..."The place where Cannes en Live is" je dirais plutôt ! Nous, on veut voir ! Et franchement, on a vu. Pas de prise de tête dans ce coin là de la croisette ! Un lieu sympatique, un cadre classe et chaleureux, et surtout un accueil agréable.
Avec un programme à faire pâlir les autres plages aménagées (rien que pour la soirée Tree Of Life lundi, avec Brad Pitt en invité ...), nous avons pu goûter leurs cocktails à base de martini (ah bon ?). Si vous avez l'occasion, le Goldfinger est fantastique. "Martini/vodka, à la cuiller, pas au shaker," comme dirait 007. Nico a donc pu se soigner de ses blessures de la veille. Nous avons eu l'occasion d'en tester à différents endroits, ça n'a pas de comparaison. (Et en plus, comble du comble, je ne suis pas un grand fan de Martini !).
Et pour faire frémir les papilles gustatives, les serveurs (serviables) nous ont proposé des petites "bouchées" à base de foie gras et de coquilles St Jacques. "La vie est peineuse" comme dirait Olive.
On comprend d'autant mieux que c'est un lieu où il faut être vu. Thierry Frémaux y fait escale, Jérôme a discuté avec Faye Dunaway, et une partie de l'équipe de Ruquier prend tranquillement un verre. Les personnalités semblent détendues, parlent de la vie cannoise, des films de la sélection, installées dans les confortables fauteuils face à la mer.
On y a même croisé des sympatiques journalistes de France télévision (Hugues et Fred) qui nous ont posé une question existentielle : quel est ce radeau qui flotte à une centaine de mètres devant la plage de la Terrazza Martini , avec des palmiers et des gros canapés, et qui se nomme Waterworld ???? Cannes en Live va enquêter.
Alors, la Terrazza Martini, The place to be, or not to be ? To be, évidemment ...
Seb
Les critiques et les photos, c'est bien beau me direz-vous, mais sinon, à part ça, il se passe quoi à Cannes ??
Pffff, déjà 4h12 du matin, et je dois raconter en quelques lignes nos premières journées cannoises. Du concret, de l'anecdote, et succint ... C'est déjà mal parti, j'ai pris 3 lignes pour ne rien dire sur le festival... Bon, je prends un coca, pour accompagner Olivier qui, juste à coté de moi, travaille les affiches pour les posts des films de la journée ...
Pour commencer, la cérémonie d'ouverture ... je ne vais pas vous refaire le film, car si ça vous intéresse, vous l'avez probablement suivi sur Canal ! Sinon, c'est balo, faut changer de blog ... zou, question suivante. Et les places, vous les avez eues comment ? Pfff, bien galère quand-même. Pour ceux du fond qui n'ont pas suivi les 240 articles de cannes en live avec dans les pattes web, 5 ans de festival, nous partons juste avec nos costumes/noeud pap, sans invitations ! A nous de nous débrouiller dans l'arène de la croisette. Voilà le tableau de guerre.
Pour cette fameuse cérémonie d'ouverture, c'est donc avec une certaine crainte, les mains moites et tremblantes que l'équipe se poste aux endroits stratégiques désormais bien connus, brandissant ses affiches ... Oui, c'est classique, aucune originalité, mais on n'a pas trouvé mieux pour l'efficacité. Bref, rapidement, les premières remarques fusent à la vision de mon panneau : "Il y en a qui rêvent quand-même ... c'est complet ... pas possible". 30 minutes plus tard, toujours rien, je baisse mon bras fatigué. Une dame passe, me lance un "tenez bon !" Je relève le bras, remotivé. Un coup d'oeil sur le côté, et j'aperçois toujours les affiches de mes amis au dessus de la foule : toujours rien pour eux non plus.
Et c'est quand tout semble joué, que le champ de bataille est déserté par les noeuds pap, qu'un monsieur sort une enveloppe avec 2 invits. Après un court mais sympatique échange, il m'en donne une, puis disparaît rapidement dans la cohue. Je regarde la place, bleue, en orchestre. YahOUUUUUUU ! Victoire !! Je verrai donc Mélanie Laurent réciter le texte de Nicolas Bedos que je suis dans l'émission de Franz-Olivier Giesberg ! Oliv entre également avec une place de badgé.
Assis confortablement, j'observe autour de moi si je reconnais des visages, connus ou reconnus. Il y en avait plein. Des acteurs, réalisateurs, politiques ... mais surtout, surtout, des affiches maladroitement scotchées sur les sièges encore vides juste à côté de moi : Jude Law, Uma Thurman, Robert De Niro .... La soirée va être bonne !!
Passée la sympatique cérémonie, Le décor est changé. Pendant au moins 30 minutes, tout le monde papotte, debout dans la salle, Antonio Banderas observe sa femme Mélanie Griffith qui est en pleine conversation avec la ravissante Salma Hayek, Woody Allen est bien entouré, et on m'a même pris pour le garde du corps de Bernado Bertolluci à côté duquel je me tenais.
Puis le jury s'intalle juste à côté de moi, De Niro, Jude Law, mais pas d'Uma Thurman. Pfff, elle commence à sécher les projections ! Le film Midnight in Paris commence, oeuvre dont vous pouvez voir la critique ici. 1h45 plus tard, les lumières se rallument Jude Law passe juste à côté de moi, il a la classe le bougre !! La vache, il dégage !! Je me sens impressionné et jaloux, pffff, "quel bel homme" comme dirait Jack L. Bref, superbe soirée de rêve éveillé. Le festival est lancé.
Et Nico au fait, qu'est-ce qu'il devient ?? Il est resté sur le carreau des marches... Mais on n'abandonne pas un soldat, nous, chez Cannes en Live ! Blessé, il s'est soigné (retour à la base du Terrazza et analyse précise du Goldfinger...), reposé pour repartir au combat.
J'entends déjà le bruit des hélicos (des stars) survoler la croisette, le combat va durer 10 jours mon colonel ...
Seb
Nous vous en parlons depuis des mois. Nous y voilà. C'est donc ce soir, à 19h, que va -enfin- s'ouvrir le 64e Festival de Cannes. Sur le papier, la sélection concoctée par Thierry Frémaux, d'une grande diversité (géographique, générationnelle, stylistique), fait vraiment envie.
La compétition
La compétition 2011, dont la tonalité est moins sombre qu'à l'habitude, sera un équilibre entre deux groupes d'artistes : d'un côté les "habitués/abonnés", de l'autre les jeunes cinéastes qui, pour la plupart, viennent à Cannes pour la première fois.
Le terme d' "habitué" agace clairement Thierry Frémaux : "Nous savons que vous l'employez parfois de façon rapide, voire péjorative", a-t-il lancé aux journalistes le 14 avril lors de la conférence de presse. "On va finir par déposer le nom". Il s'agit pourtant d'une tradition du Festival (souvenez-vous de Bergman, Fellini, Kurosawa...). Thierry Frémaux assume cet héritage : "Les grands auteurs font les grands films, et doivent être au Festival de Cannes. Le Festival les accueille à bras ouvert".
Commençons par le groupe des "habitués" (avec des guillements) :
S'il y a bien un film que j'attends, c'est The Tree Of Life de Terrence Malick. C'était la mort dans l'âme que Thierry Frémaux avait dû renoncer à sa sélection l'an passé. La question n'était donc pas de savoir si le film ferait partie de la sélection 2011 (j'en étais persuadé depuis des mois), mais de savoir si le film serait ou non en compétition. Terrence Malick a un rapport particulier avec le Festival de Cannes depuis Les moissons du ciel (Days Of Heaven) en 1979. A l'époque le Festival (et Gilles Jacob) avait mis en valeur le film alors que le studio ne s'en occupait pas beaucoup. C’est par fidelité que Terrence Malick a retardé de plusieurs mois la sortie de son film pour qu'il puisse être présenté à Cannes. Thierry Frémaux n'a pas caché sa fierté devant un tel geste, et on le comprend. Maintenant, il y a tellement de désir et d'attente pour ce film, que le risque c'est d'être déçu à l'arrivée. Verdict lundi. J'espère aussi pouvoir participer à la conférence de presse d'un metteur en scène qui s'exprime rarement. Thierry Frémaux plaisante à ce sujet : "nous sommes toujours en train de lui expliquer le principe [de la conférence de presse] : il est assis derrière une table, des gens lui posent des questions et il est censé répondre. c'est pas gagné !".
Autre film extrêmement attendu : La peau que j’habite (La piel que habito) de Pedro Almodovar, adaptation très libre du roman de Thierry Jonquet, Mygale, paru en 1995. Le film ne devait pas être fini à temps, mais par chance Thierry Frémaux reçu un coup de fil d'Almodovar : "Je crois que je vais être prêt finalement, veux-tu venir à Madrid voir le film ?". On connaît la fin de l'histoire. Surnommé « le Poulidor de la croisette » n’ayant jamais décroché la Palme d’Or, Almodovar sera donc de retour à Cannes, pour notre plus grand plaisir, deux ans après Etreintes brisées. Le Jury de Robert de Niro va-t-il (enfin) récompenser le metteur en scène espagnol ?
Je suis aussi intrigué par Habemus Papam, de Nanni Moretti (Prix de la mise en scène 1994 pour Journal intime, Palme d'Or 2001 pour La Chambre du fils) : Michel Piccoli y jouera le rôle d'un cardinal dépressif, tout juste élu pape, qui entreprend une psychanalyse avec Brezzi (Nanni Moretti).
Habituellement, je ne suis pas fan de Lars Von Trier (je ne suis pas allé à la projection d’Antichrist en 2009), mais je dois bien reconnaitre que je suis curieux de voir son Melancholia. Lars Von Trier (Palme d'Or 1999 pour Dancer in the Dark) dans un film de genre - catastrophe en l’occurrence -, ça ne laisse pas indifférent. Ajoutez-y un casting prestigieux composé de John Hurt, Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg et Kiefer Sutherland (Quoi ? LE Kiefer Sutherland ? LE Jack Bauer de 24 ?), pour me convaincre de ne pas sécher cette année. L'histoire ? Une planète nommée Melancholia se dirige droit vers la Terre et menace d'entrer en collision avec elle...
Avec leur nouveau film Le gamin au vélo, avec Cécile de France et Jérémie Renier, les frères Dardenne vont concourir pour une troisième palme d’or (ce qui serait une première dans l’histoire du Festival) après Rosetta en 1999 et L'enfant en 2005.
This Must Be The Place de Paolo Sorrentino (Prix du Jury 2008 pour Il Divo) avec Sean Penn sera aussi l'un des moments forts de cette édition 2011. Sean Penn, aussi en compétition avec The Tree Of Life, a envoyé un mail à Thierry Frémaux, il y a quelques jours, lui disant qu'il n'avait qu'une hâte : être à Cannes !
Autre "habitué", Aki Kaurismaki (grand prix du jury 2002 avec L’homme sans passé) présentera un film tourné en France, au Havre, et sobrement intitulé... Le Havre !
Dans le groupe des jeunes metteurs en scène :
Même s’il y a un palmarès, une forte médiatisation, le marché du film et les professionnels, Cannes reste un voyage, une proposition artistique, un festival culturel regroupant des gens aimant le cinéma. Pour Thierry Frémaux, il est donc important que de jeunes réalisateurs viennent côtoyer des metteurs en scène confirmés.
Sur le papier, quelques films ont de quoi séduire, dans tous les sens du terme, à commencer par Sleeping Beauty, le thriller érotique (féminin !) de Julia Leigh. Il s'agit du premier film de cette romancière australienne, auteur de The Hunter, soutenue par Jane Campion (Palme d'or 1993 avec La leçon de piano). Ce film ouvrira la compétition jeudi. Pour l'anecdote, c'est Mia Wasikowska (l'Alice aux pays des merevilles de Tim Burton) qui était préssentie pour le rôle de cette belle au bois dormant "spéciale", rôle finalement attibué à Emily Browning (Sucker Punch).
The Artist de Michel Hazanavicius est film muet, en noir et blanc, format 1:33, avec Jean Dujardin. Voici en 2011 un concept osé, risqué, casse gueule même. J'aime ça. Souvenez-vous des 45 premières minutes de WALL-E, quasiment muettes, absolument magnifiques. Le duo Hazanavicius/Dujardin est capable du meilleur (le 1er OSS 117, déjà avec un faux look retro) comme du pire (le 2e OSS 117). Je pense que l'on devrait retomber cette fois sur le meilleur : annoncé hors compétition le 14 avril, le film est depuis quelques jours officiellement le 20e film de la compétition.
Les 4 français en compétition :
The Artist de Michel Hazanavicius, je viens juste d'en parler.
L'apollonide - Souvenirs de la maison close, de Bertrand Bonello.
Polisse, le 3e long métrage de Maïwenn après Le bal des actrices.
Pater de Alain Cavalier (Thérèse), avec Alain Cavalier et Vincent Lindon : "Film extrêmement singulier, extrêmement inventif. L'un des films les plus bizarres que vous verrez à Cannes cette année", avait prévenu Thierry Frémeaux lors la conférence de presse.
Citons aussi Hara-kiri : Death Of A Samuraï, un film de samouraïs en 3D s'il vous plait. La source des femmes, de Radu Mihaileanu, un plaidoyer féministe par le réalisateur du Concert (avec Mélanie Laurent, la maîtresse de Cérémonies 2011). Hanezu No Tsuki de Naomi Kawase (Caméra d’or 1997 avec Suzaku, Grand prix du jury 2007 avec La forêt de Mogari)
Les films hors compétition
Dès juin 2010, je misais sur Pirates des Caraïbes 4 en Ouverture du Festival 2011 pour toutes les raisons que j'évoquais dans l'article. Si entre temps on avait appris que le film d'ouverture hors compétition serait Minuit à Paris de Woody Allen (le Festival n'arrive pas à le décider à venir en compétition), toutes les bonnes raisons de sélectionner le 4e volet des aventures de Jack Sparrow restaient valables.
Le 3e épisode de la saga, sorti le 23 mai 2007 en plein Festival de Cannes, mais non selectionné, avait été l'événement médiatique du mois de mai dans les médias, eclipsant un temps le Festival. Thierry Frémaux n'a pas refait la même erreur cette année : Pirates des Caraïbes : la fontaine de jouvence sera projeté à Cannes. YES !!!!!!! C'est bon, nous avons notre séance bon-gros-film-américain-de-divertissement-pur-à-regarder-avec-un-plaisir-à-peine-coupable. Cerise sur le gateau, la présence de Johnny Depp et Peneloppe Cruz est confirmée, ce qui donnera lieu à un tapis glamour à souhait.
Bonne surprise - je ne l'avais pas vu venir -, Le complexe du Castor (The Beaver en VO), de Jodie Foster avec Mel Gibson et Jennifer Lawrence sera de la partie. Je parlais de ce film sur Deauville en Live au mois de mars, à l'occasion de la sortie en salle de Winter's Bone avec Jennifer Lawrence comme tête d’affiche.
Mais le film hors compétition qui fait couler beaucoup d'encre, c'est bien evidemment La conquête de Xavier Durringer, film sur la campagne présidentielle de 2007. Pour la première fois en France, un film va évoquer un président de la République en exercice. Thierry Frémaux a précisé lors de la conférence de presse qu'il n'a subi aucune pression pour prendre ou ne pas prendre le film : les organismes de tutelle (CNC, Ministère de la culture) ont laissé au Festival toute sa souveraineté. Pour ma part, je suis plutôt agacé par l'attitude des médias, présentant ce film comme "l'événement" cannois. Non mais sans déconner rire, si la conquête est un "événement", comment qualifier The Tree Of Life de Terrence Malick ? Tellement de bruit autour d'un film que personne n'a vu, ça me rappelle Hors la loi l'année dernière. J'espère vraiment que La conquête ne sera pas qu'un coup médiatique. En tout cas, gros scoop, Cannes en Live est d'ors et déjà en mesure de vous révéler en exclusivité la fin du film : Sarkozy gagne.
Un Certain Regard
Le « Certain Regard » est une section de la sélection officielle, créée en 1998 par Gilles Jacob, présentant chaque année une vingtaine de films caractérisés par l'originalité de leur propos comme de leur esthétique. Il ne s'agit pas d'une compétition "au rabais", une sorte de "seconde division". Cette compétition d’un cinéma plus atypique, présidée cette année par Emir Kusturica, se veut une contre-programmation vis-à-vis de la compétition officielle (présidée elle par Robert de Niro). Ayant le privilège d’être accrédité pour le blog, je pourrai voir les films de cette section réservée aux badgés.
Parmi les 20 films du Certain Regard 2011, quelques-uns ont attiré mon attention :
Restless, le nouveau film de de Gus Van Sant (Prix de la mise en scène et Palme d'or 2003 avec Elephant, prix du 60e anniversaire en 2007 pour Paranoïd Park) qui fera l’ouverture du Certain Regard. Gus Van Sant a été nommé à l'Oscar du meilleur réalisateur en 1998 pour Will Hunting. Restless évoquera le parcours initiatique de deux adolescents fascinés par la mort, avec en tête d’affiche la fameuse Mia Wasikowska déjà évoquée plus haut.
Les neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian. Retour à Marseille (contrairement à ce que peut laisser penser le titre) et un retour au Certain Regard pour Robert Guédiguian après Marius et Jannette. Robert Guédiguian y dirige ses acteurs fétiches Ariane Ascaride (qui est aussi sa compagne), Jean-Pierre Darroussin, et Gérard Meylan.
L’exercice de l’Etat de Pierre Schoeller. Un autre film politique (après La conquête) cette année, avec Olivier Gourmet, Michel Blanc et Zabou Breitman.
Hors Satan de Bruno Dumont (Mention Spéciale Caméra d'or en 1997 pour La Vie de Jésus, deux Prix d'interprétation et Grand Prix du jury en 1999 avec L'Humanité)
Tatsumi de Eric Khoo, adaptation de l'oeuvre de l'auteur de mangas Yoshihiro Tatsumi. C’est le film d’animation de l’Edition 2011. Après 25 ans d’absence, l’animation est revenue à Cannes sous l’impulsion de Thierry Frémaux en 2001 avec Shrek. Depuis sont venus fouler le tapis rouge : Les triplettes de Belleville, Shrek 2, Nos voisins les hommes, Kung-Fu Panda, Persepolis, Valse avec Bashir et en 2009 Là-haut, premier film d’animation projeté en Ouverture du Festival. En tant que grand fan de Pixar (mais qui ne l'est pas ?), j’esperais que Cars 2 fasse partie de la sélection. Tant pis, j'attenderai le 27 juillet.
The Murderer (Yellow Sea en VO), le thriller de Na Hong-jin (The Chaser) : Criblé de dettes, proche de la misère, un homme accepte un contrat pour assassiner quelqu'un. C’est son dernier recours pour subvenir aux besoins de sa famille. Il sait peu de choses sur sa cible. Mais il n’avait jamais imaginé l’engrenage dans lequel il allait être pris…
The Day He Arrives de Hong Sangsoo, gagnant du Certain Regard 2010 avec Ha Ha Ha, que Thierry Frémaux "ne se résout pas à ne pas l'inviter".
A noter aussi la présence d'un film aborigène : Toomelah de Ivan Sen. L'histoire de Daniel, un jeune arborigène vivant dans une tribu reculée, rêvant de devenir un gangster. Quel pitch !
Petit lapsus sympatique de Thierry Frémaux lors de la conférence de presse : l'annonce du film "Travailler moins", à la place de Travailler Fatigue.
Les séances de minuit
Il règne toujours une ambiance particulière lors des séances de minuit. J'attendais cette année l'annonce de Super 8, réalisé par JJ Abrams (Alias, Lost) et produit par Steven Spielberg, mais il n'en fût rien. Nous aurons cependant le droit à Wu Xia de Chan Peter Ho-Sun, et un film d'action méxicain Jour de grâce (Dias de Gracia en VO) de Everardo Gout.
Hommage
Un hommage sera rendu à Jean-Paul Belmondo le 17 mai en présence de tous ses amis (Marielle, Rochefort, ...). Même si suite à un accident de santé Bebel' n'est plus en aussi grande forme qu'il l'a été, il n'a pas perdu son sens de l'humour légendaire. Lors d'un coup de fil entre Thierry Frémaux et lui, l'acteur a demandé : "A quelle heure sera la montée des marches ? A 19h ? Moi faut que je commence à 15h !"
Conclusion
En guise de conclusion, je vais vous rapporter un passage de la conférence de presse qui m'a beaucoup amusé, un échange entre Thierry Frémaux, le Délégué Général, et Gilles Jacob, Président du Festival qui a fait rire toute la salle :
T. Frémaux : "Ça sera un Cannes où l'on va peut-être s'amuser, en tout cas nous l'espérons."
G. Jacob : "N'exagérons rien".
Olivier
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